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France / Macron à l'école nationale de la magistrature : une visite stratégique

- Bordeaux accueille le chef d'État français pour une cérémonie majeure

Ümit Dönmez  | 09.02.2024 - Mıse À Jour : 10.02.2024
France / Macron à l'école nationale de la magistrature : une visite stratégique

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Pour la première fois depuis 2019, le Président français Emmanuel Macron s'est rendu ce vendredi 9 février à Bordeaux.​​​​​​​

Cette visite, hautement symbolique, marque sa présence à la prestation de serment de la nouvelle promotion de l’École nationale de la magistrature (ENM). Avec 459 élèves magistrats prêts à entamer leur carrière, cette promotion est historiquement la plus importante de l'ENM depuis sa création en 1958.

Accompagné du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, le président Macron a visité le Palais des congrès où s'est déroulé la cérémonie. Il faut souligner que cette visite intervient dans un contexte où les réformes judiciaires et sécuritaires sont au cœur des préoccupations gouvernementales. En effet, le projet de loi de Dupond-Moretti visant à « restaurer la confiance dans la justice », bien que controversé, est un pilier de cette politique.

En marge de cette cérémonie, Emmanuel Macron a également rencontré des policiers bordelais. Ces échanges ont permis de discuter des réformes de police mises en place depuis 2017, abordant des thématiques telles que les renforts matériels et la lutte contre les stupéfiants. Cette visite a donc été l'occasion pour le chef d'État français de vérifier sur le terrain l'application des politiques de son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

La dernière visite du président à Bordeaux remonte à une période pré-Covid, où Marlène Schiappa occupait le poste de Secrétaire d’État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes. Ainsi, ce retour à Bordeaux avait une dimension à la fois symbolique et stratégique, illustrant le lien entre la présidence et les questions judiciaires et sécuritaires actuelles.


- Hommage à Badinter

Au cours de sa visite, le chef d'État français a également rendu hommage à l'ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, décédé la nuit dernière à l'âge de 95 ans.

Par voie d'une publication sur les réseaux sociaux, le Président français, Emmanuel Macron, a rendu hommage à Robert Badinter.

"Avocat, garde des Sceaux, homme de l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français," a déclaré le chef d'État français.

Dans un discours depuis Bordeaux où participe à la prestation de serment de la nouvelle promotion de l’École nationale de la magistrature (ENM), Emmanuel Macron a tenu à souligner que "dans le deuil, dans les épreuves du temps, rien jamais ne doit nous diviser".

Par voie d'une publication sur les réseaux sociaux, le Premier ministre Gabriel Attal a également rendu hommage à l'ancien ministre.

"Toute sa vie, il a fait tonner la voix de la Justice. Homme de droit et de valeurs. Avocat, ministre, homme d’État, Robert Badinter nous a quittés. Depuis les prétoires jusqu’aux tribunes de l’Assemblée nationale et du Sénat, et au Conseil constitutionnel, il aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales", a souligné Attal.

"L’abolition de la peine de mort sera à jamais son legs pour la France. Nous lui devons tant. Nos droits et nos libertés lui doivent tant. Je pense à sa famille. Je pense à ses proches. Notre douleur est immense. Le pays des Lumières perd l’un de ceux qui ont continué à les faire briller", a-t-il souligné.


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