AA / Paris / Ümit Dönmez

Le fondateur de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a lancé une nouvelle charge contre le système médiatique, l’accusant de passer sous silence le "génocide des Palestiniens".

Dans un texte intitulé « Le soumettre ou le démettre », publié ce jeudi sur son blog, le leader historique de La France insoumise (LFI) exprime son indignation face à ce qu'il perçoit comme une omerta internationale sur la situation en Palestine.

Mélenchon affirme que la couverture médiatique, tant en France qu'à l'étranger, détourne systématiquement l’attention des crimes commis contre les Palestiniens. Il écrit que "l’invisibilisation sur commande" de ce qu'il appelle le "génocide des Palestiniens" est révélatrice d'un biais systématique dans les médias occidentaux. Selon lui, cette dissimulation n'est pas un simple oubli ou un manque de ressources, mais bien une volonté délibérée de ne pas exposer certaines vérités dérangeantes.

- Une critique sévère des médias occidentaux

Le leader de LFI ne mâche pas ses mots en critiquant la manière dont les grands médias traitent le conflit israélo-palestinien. "Du coup, personne ne sait à quel point les médias du monde entier suivent avec anxiété, mais aussi une impertinence moqueuse, la désagrégation du système politique français", écrit-il, mettant en lumière ce qu'il considère comme une hiérarchisation hypocrite des sujets de couverture.

Mélenchon déplore que le sort des Palestiniens soit relégué au second plan, voire complètement ignoré, alors que d’autres crises internationales bénéficient d'une attention médiatique constante. Il dénonce ce qu’il appelle "le système médiatique dans les pays démocratiques", un système qu’il accuse de complaisance envers les intérêts géopolitiques occidentaux, notamment en soutenant implicitement les politiques israéliennes. Pour lui, cette situation est emblématique d’un problème plus large où "l'affaissement de la deuxième économie du vieux continent", la France, est également mal couvert par les médias qui préfèrent ignorer des enjeux cruciaux.

- Un parallèle troublant avec le contexte français

Jean-Luc Mélenchon va plus loin en établissant un parallèle entre l'invisibilisation du conflit israélo-palestinien et ce qu'il perçoit comme une dégradation de la démocratie en France. Il compare cette situation à l'aveuglement des médias face à la "désagrégation du système politique français". Selon lui, cette défaillance médiatique participe à une crise plus profonde où la vérité est délibérément manipulée ou cachée au public.

Le leader des Insoumis ne voit pas cette invisibilisation comme un phénomène isolé, mais plutôt comme un symptôme d'une crise plus large touchant les médias et la démocratie en général. Il prévient que cette dynamique pourrait avoir des conséquences graves, non seulement pour les Palestiniens, mais aussi pour l'intégrité des démocraties occidentales.

En dénonçant cette invisibilisation, Jean-Luc Mélenchon cherche à provoquer une "prise de conscience collective", tant chez les citoyens que dans les milieux politiques et médiatiques. Il appelle à une reconnaissance plus large et plus honnête des souffrances du peuple palestinien, ainsi qu'à une remise en question des pratiques médiatiques actuelles.

- Situation humanitaire catastrophique

Pour rappel, les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se poursuivent depuis plus de 10 mois. Plus de 40 000 Palestiniens, des enfants et des femmes pour la majorité d'entre eux, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus de 90 000 ont été blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.

Cette guerre se poursuit dans un contexte d'immenses destructions et de famine qui a déjà coûté la vie à un grand nombre d'enfants et personnes âgées. Israël continue sa guerre en faisant peu de cas d'une résolution de l'ONU exigeant la fin immédiate des hostilités et des décisions de la Cour internationale de Justice (CIJ) lui ordonnant de prendre des mesures pour prévenir un "génocide" et "améliorer la situation humanitaire" dans la bande de Gaza.