France : Médecins libéraux en grève le 3 décembre contre le budget de la Sécu
– Les praticiens de ville dénoncent une attaque contre leur modèle et alertent sur les risques pour l’accès aux soins.
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Les syndicats de médecins libéraux, rejoints par des internes et jeunes praticiens, appellent à une grève nationale mercredi 3 décembre pour protester contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026.
Par voie de communiqués, plusieurs organisations professionnelles dénoncent un texte qui, selon elles, « menace directement l’exercice libéral » et « met en péril l’accès aux soins pour des millions de patients ». L’article 24 du projet de loi cristallise particulièrement les tensions : il permettrait à l’Assurance maladie de moduler unilatéralement certains tarifs d’actes, jugés « sur-rentables », ce qui reviendrait à instaurer un encadrement autoritaire des honoraires.
Les grévistes redoutent une « fragilisation structurelle » des cabinets médicaux, notamment dans les zones déjà en tension, et dénoncent un mécanisme qui pourrait accélérer les fermetures de cabinets, l’exode vers le salariat ou même la désaffection pour la médecine libérale.
Les modalités de la mobilisation varient selon les territoires. Dans le Sud-Est, des actions symboliques sont prévues dans plusieurs villes avec des rassemblements devant les caisses primaires ou les ARS. À l’échelle nationale, de nombreux praticiens annoncent la fermeture de leurs cabinets, le report des rendez-vous non urgents, ou encore le refus d’alimenter certains dispositifs comme le Dossier médical partagé.
Des retards dans les soins, notamment pour les consultations spécialisées, pourraient être constatés. Si les urgences vitales continuent d’être prises en charge, les médecins préviennent d’un « effondrement silencieux » de la médecine de ville si leurs alertes ne sont pas entendues.
Alors que les médecins libéraux se mobilisent, les discussions parlementaires autour du PLFSS 2026 entrent dans une phase décisive. Après un premier passage à l’Assemblée nationale, puis une adoption amendée au Sénat, la commission mixte paritaire n’a pas permis de dégager un compromis.
Le texte est donc revenu en nouvelle lecture à l’Assemblée ce 2 décembre, dans un calendrier très resserré. L’adoption définitive du budget de la Sécurité sociale avant la fin de l’année reste incertaine, alors que plusieurs points de friction — notamment sur les retraites, les prestations sociales et le pilotage des dépenses de santé — continuent de diviser les deux chambres.
