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France/Loi ‘’immigration’’ : le Conseil constitutionnel censure la rétention de demandeurs d’asile

- Une disposition de la loi ‘’immigration’’ prévoyait la possibilité de placer en rétention des demandeurs d’asile qui ne faisaient pas l’objet d’une mesure d’éloignement

Majdi Ismail  | 24.05.2025 - Mıse À Jour : 24.05.2025
France/Loi ‘’immigration’’ : le Conseil constitutionnel censure la rétention de demandeurs d’asile

France

AA / Tunis / Majdi Ismail

Le Conseil constitutionnel en France, a censuré vendredi une disposition de la loi ‘’immigration’’, qui permettait de placer en rétention des demandeurs d’asile alors même qu’ils ne faisaient l’objet d’aucun ordre de quitter le territoire.

Le décision du Conseil constitutionnel intervient en réponse à une question prioritaire de constitutionnalité posée par plusieurs associations, dont le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) et la Cimade, une association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile.

La loi envisageait deux cas de figure autorisant cette privation de liberté : lorsque l’étranger demandeur d’asile constituait une ‘’menace à l’ordre public’’ ou lorsqu’il présentait un ‘’risque de fuite’’ et déposait une demande ailleurs qu’en préfecture, rapporte Le Monde. Le gouvernement considérait alors que sa demande de protection n’avait pour but que de faire obstacle à son éventuel éloignement.

Le Conseil constitutionnel a considéré que cette disposition de la loi violait l’article 66 de la Constitution, qui protège la liberté individuelle et selon lequel ‘’nul ne peut être arbitrairement détenu’’.

La décision souligne que le placement en rétention ne peut se justifier sur le fondement d’une simple menace à l’ordre public, ‘’sans autre condition tenant notamment à la gravité et à l’actualité de cette menace’’. La privation de liberté ne peut pas davantage se justifier en cas d’un ‘’risque de fuite’’, qui serait constitué, selon la loi de 2024, par le seul fait d’un dépôt de demande d’asile tardif.

‘’Cette décision est un coup d’arrêt à l’usage immodéré de la notion de menace à l’ordre public pour introduire des dispositions toujours plus répressives dans le droit des étrangers’’, a réagi Patrick Henriot, ancien magistrat et membre du Gisti, cité par Le Monde.

La décision du Conseil constitutionnel serait un désaveu pour le ministère de l’Intérieur et sa loi ‘’immigration’’, votée fin 2023. L’institution avait censuré pas moins de 32 articles de ladite loi, depuis son adoption.

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