France : LFI lance une enquête après des accusations de violences sexuelles portées contre Taha Bouhafs
- Le parti de Jean-Luc Mélenchon « a saisi son comité contre les violences sexistes et sexuelles afin d'ouvrir une enquête »

France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
La France Insoumise (LFI) a ouvert une enquête interne après de lourdes accusations de violences sexuelles portées contre le journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information de BFMTV.
Les faits concerneraient au moins trois jeunes filles mais aucune plainte n’a pour l’heure été déposée.
Les bruits de couloir se faisaient de plus en plus insistants depuis les dernières 24 heures, après l’annonce de retrait de candidature de Taha Bouhafs officiellement, en raison du harcèlement qu’il subit depuis son investiture par LFI en tant que candidat.
« Les filles sont conscientes de leur possible instrumentalisation dans cette affaire et préfèrent ne pas s’étaler à ce stade », nous indique anonymement un militant féministe proche de LFI.
L’information est confirmée à l'Agence Anadolu par une jeune activiste de gauche proche du media pour lequel travaille Taha Bouhafs et qui se dit « choquée des accusations qui circulent en vérité depuis plusieurs jours ».
Selon BFMTV, le parti de Jean-Luc Mélenchon « a saisi son comité contre les violences sexistes et sexuelles afin d'ouvrir une enquête » sur le sujet.
À noter que Taha Bouhafs fait l’objet d’un véritable "lynchage" sur les réseaux sociaux comme sur les plateaux de télévision depuis l’annonce de sa candidature aux législatives.
Visé quotidiennement, il a annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, le retrait de cette candidature, assurant avoir « sous-estimé la puissance de ce système quand il veut (…) broyer » quelqu’un et regrettait de ne pas pouvoir « tenir bon ».
« J'ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant. J'espère que cette déclaration ne vous fera pas baisser les bras. Continuez à vous battre. Pour ma part, j'ai essayé mais je n'y arrive plus », avait-il conclut sa publication.
De nombreuses personnalités politiques de gauche lui ont immédiatement apporté leur soutien, à l’image du candidat du NPA à l’élection présidentielle (Nouveau Parti Anticapitaliste), Philippe Poutou ou encore de Jean-Luc Mélenchon.
« Taha Bouhafs retire sa candidature aux législatives. Une meute s'est acharnée contre lui. À 25 ans c'est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire », a déploré le chef de file de la France Insoumise sur ses réseaux sociaux en réaction au retrait de Taha Bouhafs.
Au-delà de l’acharnement médiatique, le président Emmanuel Macron a, lui aussi, apporté sa petite pierre à la polémique, et s’est dit « abasourdi » par la candidature du jeune journaliste, qui rappelons-le, est celui qui a filmé Alexandre Benalla se livrant à des violences sur des manifestants en 2018, conduisant à un scandale politique sans précédent.
Ceci dit, contrairement à ce qui a été officiellement présenté, le retrait de sa candidature est directement lié aux accusations de violences sexuelles portées à son encontre et qui interviennent au moment où il était déjà pris dans une tempête médiatique sans précédent.
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