France : les prisons enregistrent un record d'occupation
-75.130 personnes étaient incarcérées au 1er novembre, soit un record pour les prisons françaises qui disposent de 61.000 places

Tunis
AA/Tunis/Nadia Chahed
En France 75.130 personnes étaient incarcérées au 1er novembre, soit un record pour les prisons françaises qui disposent de 61.000 places, ont rapporté vendredi des médias locaux.
Citant les données publiées jeudi par le ministère de la Justice, la chaîne BFM TV rapporte qu'au 1er novembre, la France comptait 75.130 personnes détenues contre 74.342 en octobre et 72.809 il y a un an.
La crise sanitaire du Covid-19 avait fait chuter de façon drastique le nombre de détenus français. Mais, très vite, la courbe est repartie à la hausse, précise le même média, ajoutant qu’en avril, un seuil avait été franchi avec, pour la première fois, plus de 73.000 personnes incarcérées. En juillet, la barre des 74.000 a été à son tour dépassée.
La densité carcérale globale s'établit à 123,2% contre 120% il y a un an. Dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, le taux d'occupation est de 147,6%. Il atteint ou dépasse même les 200% dans dix établissements, souligne la même source.
Au total, 17.064 personnes détenues sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises, indiquent les statistiques de l'administration pénitentiaire. En raison de cette surpopulation, 2.668 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Ils étaient 2.225 dans ce cas il y a un an.
La surpopulation carcérale, problème persistant en France, pèse sur la politique d'exécution des peines d'incarcération qui coûte "environ 4 milliards d'euros" par an, pointait le mois dernier la Cour des comptes estimant que le fonctionnement actuel du système carcéral "n'est pas satisfaisant".
Parmi les causes de la surpopulation carcérale, l'institution a relevé une "répression accrue" pour certains crimes et délits comme les "violences intrafamiliales, les délits routiers ou les violences envers les forces de l'ordre", l'"augmentation du recours aux comparutions immédiates et le maintien, à un niveau élevé, du taux de détention provisoire", rapporte BFM.
Le média note, en outre, que la France est régulièrement épinglée pour sa surpopulation carcérale. La dernière condamnation en date remonte au 6 juillet, émanant de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).