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France : les Parisiens dans les rues pour défendre le pouvoir d’achat des retraités

- À l’appel de l’Union nationale interprofessionnelle des retraité·es solidaires, les manifestants dénoncent un gouvernement « qui maintient les pensions au lieu de les revaloriser »

Ümit Dönmez  | 06.11.2025 - Mıse À Jour : 06.11.2025
France : les Parisiens dans les rues pour défendre le pouvoir d’achat des retraités

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, jeudi 6 novembre, à Paris, à l’appel de l’Union nationale interprofessionnelle des retraité·es solidaires (UNIRS) et d’autres organisations syndicales. Elles réclament une revalorisation réelle des pensions et dénoncent la politique budgétaire du gouvernement, jugée défavorable aux seniors.

À Paris, le cortège s’est élancé en début d'après-midi depuis la place Edmond-Rostand, près du Sénat, pour rejoindre la place Vauban, après un refus préfectoral d’un parcours jusqu’à l’Assemblée nationale. Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Nos pensions, pas vos profits », « Non au gel, oui à la revalorisation » ou encore « Les retraités ne sont pas des variables d’ajustement ».

Les représentants syndicaux ont salué quelques avancées récentes, notamment la suspension de la réforme des retraites de 2023, le maintien de l’abattement fiscal de 10 % et l’abandon du gel des pensions, annoncés par le Premier ministre Sébastien Lecornu. Mais ces mesures ne constituent, selon eux, qu’un « simple maintien en l’état » et non une amélioration du pouvoir d’achat.

« Le gouvernement ne fait que temporiser pour éviter une explosion sociale », a déclaré un responsable syndical lors de la prise de parole devant les manifestants. Il a rappelé que les pertes de pouvoir d’achat cumulées depuis 2014 n’avaient jamais été compensées et que la « non-baisse n’est pas une hausse ».

Les syndicats ont également dénoncé le refus du gouvernement de “faire contribuer les plus riches”, tout en alertant sur les discussions au Sénat, où la majorité de droite envisage de réintroduire la réforme des retraites et le gel des prestations sociales dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026.

De nombreuses manifestations se sont tenues simultanément dans plusieurs grandes villes, dont Lyon, Marseille, Lille, Nantes et Toulouse, avec une participation marquée des unions de retraités de la CGT, de Solidaires, de la CFE-CGC et de la FSU. Les cortèges ont également mis en avant la question du rattrapage des pensions les plus basses et des minima sociaux.

Adoptée en avril 2023 par le recours à l’article 49.3, la réforme des retraites visait à porter progressivement l’âge légal de départ de 62 à 64 ans d’ici à 2030 et à allonger la durée de cotisation à 43 années. Elle avait suscité une mobilisation sociale historique, avec plusieurs millions de manifestants dans tout le pays et douze journées nationales d’action organisées par l’intersyndicale.

En octobre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension des principales dispositions de la réforme, gelant la progression de l’âge de départ et la durée de cotisation jusqu’à la prochaine présidentielle.

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