
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Quelque 200 personnes migrantes sans abri, installées depuis une semaine sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, ont été évacuées mardi 12 août au matin.
Citée par la presse locale, la préfecture d’Île-de-France a précisé que 150 personnes avaient été "prises en charge et orientées vers une solution d’hébergement", dont environ la moitié dans des structures situées hors d’Île-de-France. Un pic de 350 personnes avait été atteint lundi soir, selon les autorités.
La mobilisation avait débuté le 5 août à l’appel de l’association Utopia 56, pour alerter sur le manque d’hébergement d’urgence. Le groupe rassemblait principalement des femmes seules avec enfants, quelques pères de famille, ainsi que des mineurs isolés, dormant dans des tentes ou sur des matelas à même le sol.
L’évacuation s’est déroulée dans le calme, tôt dans la matinée du mardi 12 août, en présence de forces de l’ordre, du service municipal d’assistance aux sans-abri, de France Terre d’Asile et de bénévoles d’Utopia 56. Trois autocars ont été mobilisés pour transporter les familles qui l’acceptaient vers des villes comme Marseille, Toulouse, Rennes, Orléans, Bourges, Strasbourg ou Besançon. Ces personnes doivent intégrer des sas d’accueil temporaire (SAS) mis en place dans ces régions.
Certaines familles ont toutefois refusé d’être éloignées de Paris, craignant de perdre leur travail et leurs repères.
La préfecture a jugé "regrettable" le refus d’une partie des personnes, en soulignant que de fortes chaleurs sont attendues à Paris cette semaine.
Selon Utopia 56, environ soixante personnes n’ayant obtenu aucune solution d’hébergement ont été contraintes par la police de quitter les lieux et de prendre le métro, sans orientation claire. Trente-quatre personnes identifiées comme vulnérables – femmes enceintes ou familles monoparentales avec enfants en bas âge – ont finalement été conduites vers des gymnases municipaux.
Cette évacuation marque un nouvel épisode dans la gestion controversée de l’hébergement d’urgence à Paris, souvent sous pression, notamment en été. Le dispositif des sas régionaux, destiné à désengorger la capitale, est de plus en plus contesté par les associations humanitaires pour son manque d’anticipation et de suivi.