
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Les juges d’instruction parisiens en charge de l’enquête sur les violences meurtrières survenues en mai 2024 en Nouvelle-Calédonie ont décidé mardi d’ordonner la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Christian Tein, figure de proue du mouvement indépendantiste kanak.
Cité par plusieurs médias français, le parquet de Paris a immédiatement indiqué s’opposer à cette libération. En déposant un référé-détention, le ministère public bloque dans l’immédiat la sortie de prison du leader du CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), incarcéré à Mulhouse-Lutterbach dans le Haut-Rhin.
Le sort de Christian Tein repose désormais entre les mains de la cour d’appel de Paris, qui devra trancher dans les jours à venir. Soit elle confirme la décision des juges d’instruction, soit elle maintient l’incarcération de l’indépendantiste calédonien, soupçonné d’avoir orchestré des actions de terrain pendant les émeutes.
Sur les réseaux sociaux, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a salué une « excellente nouvelle », se réjouissant de la libération sous contrôle judiciaire de Christian Tein ainsi que de Dimitri Qenegei, Guillaume Vama et Erwan Waetheane. Elle a estimé que « leur libération complète et leur retour en Kanaky-Nouvelle-Calédonie font partie de la solution politique pour le retour à la paix civile ».
Christian Tein, comme d’autres responsables indépendantistes, est accusé par les autorités françaises d’avoir joué un rôle déterminant dans l’organisation des mobilisations qui ont dégénéré en violences au lendemain de l’adoption d’un projet de réforme constitutionnelle modifiant le corps électoral calédonien.
Pour rappel, des violences ont éclaté à la mi-mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, à la suite de l’adoption par l’Assemblée nationale d’une réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral local, une mesure vivement contestée par les indépendantistes kanaks.
Ces derniers y voyaient un risque de marginalisation politique durable du peuple autochtone. Les manifestations, des indépendantistes comme des loyalistes, ont rapidement dégénéré en émeutes, notamment à Nouméa et dans son agglomération, provoquant la mort de plusieurs personnes, dont des gendarmes, et d’importants dégâts matériels.
Face à l’ampleur de la crise, l’État français a instauré l’état d’urgence, déployé des renforts militaires et suspendu certaines connexions internet.
Le Président français Emmanuel Macron s’est rendu sur place pour tenter de rétablir le dialogue, affirmant que la réforme ne serait pas promulguée dans l’immédiat, sans accord global avec les parties locales.
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