France : les enseignants manifestent contre les coupes budgétaires dans l'éducation
- Des milliers d’enseignants et d’étudiants ont défilé pour dénoncer les réductions budgétaires dans l’éducation et la hausse des dépenses militaires.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues des grandes villes françaises ce mardi 11 mars pour protester contre les coupes budgétaires affectant l’éducation, en particulier l’enseignement supérieur.
En tête du cortège parisien, des pancartes et banderoles dénonçaient la réduction de 630 millions d’euros dans le budget des universités tandis que 3,3 milliards d’euros supplémentaires sont alloués à la défense. « Non à cette mascarade ! », pouvait-on lire sur une banderole brandie par des étudiants en colère. Une autre affichait en lettres colorées : « Coupe budgétaire, on fout tout en l’air ! », illustrant la colère du milieu éducatif face aux restrictions budgétaires.
Par voie de communiqué, la FSU-SNUipp, premier syndicat du primaire, a dénoncé une politique qui « brutalise une nouvelle fois l’école publique déjà fragilisée ». L’organisation rappelle que près de 200 classes doivent fermer à la rentrée prochaine à Paris, accompagnées de la suppression de 110 postes.
La fin du régime dérogatoire de décharge d’enseignement pour les directeurs d’école a aussi été vivement critiquée. Jusqu’ici, ceux des écoles de plus de cinq classes bénéficiaient d’une convention leur permettant de se consacrer uniquement à la gestion administrative de leur établissement. « Ce retrait de décharges concerne 52 postes de direction pour la rentrée 2025 et va avoir des conséquences désastreuses », a estimé le syndicat.
Dans le cortège parisien, les fumigènes rouges et les drapeaux syndicaux accompagnaient les slogans dénonçant le manque de moyens accordés à l’éducation publique. Pour de nombreux manifestants, la baisse démographique aurait dû permettre une amélioration des conditions d’enseignement, et non des coupes dans les effectifs enseignants.
La manifestation, partie de la place de la Sorbonne, dans le centre de la capitale, s’est dirigée vers le ministère de l’Éducation nationale. Ce mouvement social s’inscrit dans une série de mobilisations contre la politique gouvernementale en matière d’éducation, alors que de nombreux enseignants et directeurs d’école parisiens avaient déjà fait grève le 11 février dernier.
Face à cette contestation, le gouvernement n’a pas encore annoncé de mesures concrètes pour répondre aux revendications des enseignants et étudiants.