France: les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux en 2021 ont bondi de 13%
- Selon une étude annuelle publiée par le service statistique en charge de la sécurité intérieure (SSMSI) rattaché auprès du ministère de l’Intérieur

France
AA/Paris/Fatih KARAKAYA
Les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux signalés aux forces de l'ordre ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à 2019, selon les chiffres publiés vendredi 11 mars par le ministère français de l’Intérieur.
À l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale du 21 mars, le service statistique en charge de la sécurité intérieure (SSMSI), a publié son étude annuelle sur les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux.
Ainsi, le rapport explique qu’en 2021, « dans le contexte du prolongement de la crise sanitaire », les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré « 12 500 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux sur l’ensemble du territoire français ».
Selon le rapport, 6 300 crimes ou délits ont été enregistrés et 6 200 contraventions ont été dressées « en raison de l'ethnie, de la nation, d'une prétendue race ou de la religion ». Toujours d’après le rapport, « quatre crimes, délits ou contraventions « à caractère raciste » sur cinq enregistrés par les forces de sécurité, sont des injures, provocations ou diffamations publiques ».
En revanche, le rapport ne fait pas de distinction en fonction de la religion ou de l’ethnie et fait une comparaison avec l’année 2019, en expliquant que les données de 2020 sont faussées par la crise sanitaire.
Par rapport à 2019, le nombre de crimes ou délits « à caractère raciste » enregistrés en 2021 par les services de sécurité a augmenté de 13 % et celui des contraventions de 26 %.
* Les actes racistes dans le Nord et l’Est de la France
Le rapport constate également des disparités sur le territoire français et note que « sur la période 2019-2021, le nombre de victimes de crimes ou délits « à caractère raciste » enregistrées par habitant est plus important dans le Nord et l'Est de la métropole et plus faible dans l'Ouest, le Massif Central et l'Outre-mer (hors Guadeloupe et Mayotte) ».
Par ailleurs, en ce qui concerne les contraventions « à caractère raciste » par habitant, l’Est de la France reste en tête alors que l’Ouest a le taux le plus faible.
D’après les données, en 2021, plus de 2 000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité pour crime ou délit « à caractère raciste ».
Les victimes des crimes et délits racistes (5 720) sont essentiellement des hommes âgés de 25 à 54 ans, avec une surreprésentation d'étrangers originaires d'un pays d'Afrique alors que « les personnes mises en cause pour ces mêmes faits ont des caractéristiques beaucoup plus proches de la population générale que les personnes mises en cause prises dans leur ensemble ».
Néanmoins, le ministère explique que « les données issues des procédures enregistrées par les services de sécurité ne représentent qu’une faible partie des faits « à caractère raciste » subis.
De plus, selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, sur la période 2013-2018, du ministère de l’Intérieur, « seule une victime de menaces ou violences physiques « racistes » sur quatre et une victime d’injures « racistes » sur vingt ont, en moyenne, déclaré avoir déposé plainte au commissariat de police ou en brigade de gendarmerie ».
Pour rappel, le SSMSI rattaché auprès du ministère de l’Intérieur, a pour mission de produire et de mettre à disposition du grand public des statistiques et des analyses sur la sécurité intérieure et la délinquance.