France : les agriculteurs maintiennent la pression et poursuivent les blocages malgré les appels à une « trêve de Noël »
- À l’approche de Noël, la colère agricole ne retombe pas : les barrages restent en place malgré les annonces de l’exécutif
Istanbul
AA / Istanbul / Wafae El Baghouani
La mobilisation des agriculteurs français se poursuit ce samedi, plusieurs barrages routiers restant en place à travers le pays malgré les appels du gouvernement à une « trêve de Noël » et l’annonce de mesures de soutien jugées insuffisantes par les syndicats agricoles.
Au lendemain des discussions entre le Premier ministre Sébastien Lecornu et les organisations professionnelles, une partie des agriculteurs a choisi de maintenir les blocages, estimant que les réponses apportées ne règlent pas les causes profondes de la contestation. Si certaines actions ont été allégées, la circulation demeure fortement perturbée sur plusieurs axes majeurs, notamment à l’approche des départs en vacances scolaires.
À l’origine du mouvement, la gestion par l’État de la dermatose nodulaire contagieuse, maladie affectant les bovins, et la pratique de l’abattage systématique des troupeaux dès la détection d’un cas positif. Les éleveurs dénoncent une politique qu’ils jugent excessive et économiquement destructrice, appelant à une révision du protocole sanitaire.
Dans un courrier adressé aux syndicats agricoles, Sébastien Lecornu a annoncé la création d’un fonds de soutien de 11 millions d’euros et proposé une nouvelle rencontre début janvier. Ces annonces ont été accueillies avec prudence par les représentants du secteur, certains évoquant une simple « pause tactique » plutôt qu’un véritable apaisement.
« La mobilisation n’est pas terminée », a prévenu la Coordination rurale, soulignant que plusieurs structures départementales refusaient de lever les barrages tant qu’aucune modification concrète des mesures sanitaires n’aurait été actée.
En toile de fond, le mécontentement reste également alimenté par l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, perçu par les agriculteurs comme une menace supplémentaire pour la filière. Le président Emmanuel Macron a indiqué que la France avait obtenu le report de la signature de l’accord, tout en défendant la nécessité de garanties renforcées.
À quelques jours de Noël, l’exécutif cherche à éviter une escalation du mouvement, mais les syndicats préviennent que, sans avancées significatives lors du prochain rendez-vous gouvernemental, la contestation pourrait se prolonger au-delà des fêtes.
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