
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Rassemblement national se dit prêt à ne pas censurer le gouvernement de Sébastien Lecornu si des baisses d’impôts et de dépenses sont mises en œuvre.
Par voie d’un entretien diffusé par TF1 ce mardi 30 septembre, le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy a affirmé qu’il ne s’agissait « pas de censurer pour censurer ». Selon lui, la position du RN dépend de la capacité du Premier ministre Sébastien Lecornu à respecter les « ruptures » promises en matière de politique économique.
Pour Tanguy, ces ruptures se traduisent par une « baisse d’impôts sur les classes moyennes et populaires, sur ceux qui travaillent, et sur les dépenses ». Une perspective qu’il qualifie toutefois de « miraculeuse », affichant son scepticisme quant aux promesses du camp présidentiel.
Le successeur de François Bayrou à Matignon cherche à établir des compromis avec les forces politiques. Michel Barnier, élu député de Paris, a ainsi conseillé de « trouver un compromis dynamique » avec les oppositions. Depuis sa nomination le 9 septembre, Sébastien Lecornu a multiplié les rencontres avec partis et syndicats pour tenter de stabiliser la situation.
Mais la tâche s’avère difficile : les syndicats exigent des réponses immédiates, notamment le retrait du plan d’économies et des mesures en faveur de la justice sociale. Le Premier ministre fait face à la double contrainte de la pression sociale et de la recherche d’une majorité parlementaire stable.
Pour rappel, l’annonce du budget 2026 par François Bayrou, en juillet, avait déjà suscité une forte crispation sociale. Le projet comportait notamment la suppression de deux jours fériés, des réductions de dépenses, une désindexation des pensions et des coupes dans les services publics.
Le gouvernement de Bayrou a été renversé le 8 septembre après un vote de confiance infructueux. Dès la fin du printemps, le mouvement « Bloquons tout » a appelé à paralyser le pays, notamment le 10 septembre, réunissant entre 175 000 et 250 000 manifestants selon les sources.
Le 18 septembre, plus de 500 000 personnes selon le ministère, plus d’un million selon la CGT, ont défilé dans plus de 250 villes. Les syndicats ont alors lancé un ultimatum au gouvernement.
Une nouvelle journée de grève interprofessionnelle est annoncée pour le 2 octobre, afin de réclamer l’abandon du projet de budget et le maintien des services publics. Dans ce contexte, La France insoumise tente d'unifier la gauche pour censurer le gouvernement de Sébastien Lecornu, dont la composition n'est toujours pas connue à ce jour.