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France : le mouvement des « loups gris » dissous en conseil des ministres

- Des groupes de jeunes franco-turcs ont organisé des manifestations pacifiques en réaction à ce qu'ils qualifiaient "d'immunité accordée" aux franco-arméniens

Feïza Ben Mohamed  | 04.11.2020 - Mıse À Jour : 04.11.2020
France : le mouvement des « loups gris » dissous en conseil des ministres

France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

Le mouvement turc des « loups gris » a été officiellement dissous ce mercredi en conseil des ministres, a annoncé le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin sur les réseaux sociaux.

Le décret a été adopté « conformément aux instructions du président de la République », précise le locataire de Beauvau qui accuse notamment l’association d’être « impliquée dans des actions violentes » et d’inciter « à la discrimination et à la haine ».

Selon les faits relatés dans le décret, qui a d’ailleurs été publié sur Twitter sans aucun floutage des noms des mis en cause, les « loups gris » auraient organisé une contre-manifestation violente en 2016 à Reims (Nord).

Le groupement est également pointé du doigt pour une manifestation organisée fin juillet 2020 à Decines (Est), pour protester contre un événement du Comité de défense de la cause arménienne.

Ainsi, l’Etat français considère que le groupement des « loups gris » doit « être regardé comme provoquant des manifestations armées dans la rue ».

Dans sa liste de faits incriminants, le gouvernement fustige la position d’un des membres de l’association, qui a notamment affirmé sur Twitter qu’il n’existe aucune preuve de l’existence d’un génocide arménien.

La profanation d’un mémorial sur le sujet, est également imputée aux « loups gris ».

À noter, par ailleurs, que le mouvement n’a jamais eu aucune existence juridique et n’est qu’une association.

Mais la version servie par le gouvernement est formellement contestée par les protagonistes.

Selon eux, des groupes de jeunes franco-turcs ont organisé des manifestations pacifiques en réaction à ce qu'ils qualifiaient "d'immunité accordée" aux franco-arméniens, mais aussi à la guerre menée par l'Arménie contre l'Azerbaïdjan et à son occupation illégale du Haut-Karabagh, territoire internationalement reconnu comme azerbaïdjanais.

Le 28 octobre, cinq personnes, dont quatre Franco-Turcs, ont été blessées dans un incident survenu suite au blocage de l'autoroute A7 par des franco-arméniens qui les ont attaqués.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues entre la France et la Turquie.
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