AA / Paris / Ümit Dönmez

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Le moustique tigre (Aedes albopictus), originaire d'Asie et pouvant transmettre des maladies ou virus comme la dengue, le chikungunya, le Zika ou la fièvre du Nil occidental, a colonisé près de trois quarts du territoire métropolitain français, selon les récentes données publiées par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Implanté dans l'Hexagone depuis 2004, le moustique tigre a désormais conquis près de 71 % du pays. Selon les experts, il aurait fait sa première apparition en Europe à la fin des années 1970, après avoir voyagé dans des pneus usés arrivés de Chine ou des bateaux de croisière, puis il s'est répandu dans plus d'une dizaine de pays du continent, les zones méditerranéennes étant les plus affectées, selon les chiffres officiels.

L'insecte, ainsi nommé du fait de ses rayures semblables à celles du grand félin, est apparu pour la première fois dans les Alpes-Maritimes avant de se répandre à la Corse et à l'ensemble de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Il s'est ensuite implanté en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes puis progressivement dans l'ensemble de la moitié sud de l'Hexagone. Il est dorénavant présent dans 71 des 96 départements de France métropolitaine, dont l'Île-de-France, selon l'Anses.

Santé Publique France a mis en garde les Français, ce lundi, contre le moustique tigre, qui "ne cesse d'accroître son aire de répartition", l'agence de santé rappelant la dangerosité, voire la mortalité, des maladies qu'il peut transmettre après avoir piqué les humains. Quelque 378 cas importés de dengue, 23 de chikungunya et six de Zika ont été recensés en France l'an dernier, selon Santé Publique France.

Alors que les derniers départements épargnés se trouvent dans le nord du pays, la hausse des températures dans le contexte du réchauffement climatique facilite la migration du moustique tigre vers les zones septentrionales de la France, mais aussi vers des pays comme l'Allemagne ou la Suisse.

Des pays comme la Croatie ou la Grèce ont déjà mis en place la technique de l'insecte stérile (TIS) afin de contenir la prolifération de cette espèce jugée nocive pour l'homme. Il s'agit d'une méthode de lutte biologique qui a déjà fait ses preuves dans la réduction du nombre de ces insectes dans leurs zones d'affluence.

Pour combattre la prolifération des moustiques tigres, on lâche des dizaines de milliers de mâles stérilisés dans des zones de haute présence de l'espèce. Une fois relâchés dans la nature, ces mâles s'accouplent avec des femelles, mais n'engendrent pas de progéniture, permettant ainsi de contenir la multiplication de ces insectes.