France: Le ministère des Affaires étrangères porte plainte contre Juan Branco (Médias)
- Juan Branco avait dénoncé, les 11 et 13 juin, l'implication présumée de ces deux coopérants français dans les violences au Sénégal, selon Europe 1.

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AA / Paris / Ümit Dönmez
Le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères a décidé de porter plainte contre l'avocat et écrivain Juan Branco, lui reprochant d’avoir mis en danger des fonctionnaires français au Sénégal, selon l'information rapportée ce mercredi par « Europe 1 ».
La chaîne radio française rappelle que l'avocat franco-espagnol de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko avait annoncé, le 1er juin dernier, porter plainte pour crimes contre l'humanité commis dans le cadre des répressions des manifestations contre l’incarcération du politicien sénégalais.
Europe 1 rapporte que le 22 juin dernier, lors d'une conférence de presse, Juan Branco avait spécifiquement accusé deux coopérants français en citant leurs noms et en communiquant les données personnelles de l’un d’entre eux. La chaîne radio précise que l'avocat avait également cité le nom de cinq autres agents.
Europe 1 précise que Juan Branco avait dénoncé, les 11 et 13 juin, l'implication présumée de ces deux coopérants français dans les violences au Sénégal, qu’il avait qualifiées de crimes contre l’humanité. Selon la chaîne radio, Juan Branco avait également déclaré avoir identifié plusieurs militaires français intégrés au commandement de la gendarmerie sénégalaise, l'avocat affirmant que la France a joué un rôle dans la répression des manifestations en faveur du leader de Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
Dans un tweet publié ce mercredi, Juan Branco a déclaré que "les masques tombent [...] Les faits que nous avons révélés ont montré l'implication d'agents français dans l'organisation et l'exécution de la répression [...] Nous ne céderons à aucune intimidation", a-t-il souligné.
Pour rappel, des manifestations avaient éclaté les 1er et 2 juin, dans le cadre desquelles 16 personnes avaient perdu la vie, selon le Gouvernement sénégalais, 23 selon Amnesty International et 26, selon le parti d'Ousmane Sonko.
"Les manifestations violentes observées traduisent une opération de déstabilisation qui a commencé avec une cyberattaque et s’est poursuivie par des tentatives malveillantes de sabotage et de destruction d’infrastructures publiques vitales et essentielles pour notre pays", avait déclaré le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, réitérant la détermination à faire la lumière sur ces évènements et à traduire en justice tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles.
Le Président sénégalais Macky Sall a annoncé, la semaine dernière, sa décision de ne pas briguer un troisième mandat à la tête du pays. Il s’est exprimé à l’occasion d’une adresse à la nation retransmise en direct sur la chaîne de télévision publique RTS. "Ma décision longuement et murement réfléchie est de ne pas être candidat pour la prochaine élection de 2024", avait assuré le chef d'État sénégalais.