France : le JDD en grève contre l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction
- Il est proche d’Eric Zemmour...

France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Les salariés du Journal du Dimanche (JDD), ont entamé, jeudi, une grève reconductible, votée à 93%, pour protester contre la probable arrivée de Geoffroy Lejeune, ancien patron du journal d’extrême-droite Valeurs Actuelles, à la tête de la rédaction.
Sur l’ensemble des salariés, 77 se sont prononcés pour la grève, 1 a voté contre et 5 ne se sont pas prononcés.
C’est un article du journal Le Monde, révélant que le journaliste, proche d’Eric Zemmour, était pressenti pour le poste de directeur général de la rédaction, qui a mis le feu aux poudres et poussé les salariés de l’hebdomadaire réputé proche de la ligne du gouvernement à réagir.
Dans un communiqué de presse consulté par Anadolu, les salariés indiquent avoir « appris (la nouvelle) avec stupéfaction » et s’opposent « avec force à cette nomination ».
« Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de l'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs actuelles, exprime des idées à l'opposé des valeurs que porte le JDD depuis soixante-quinze ans. Il en va de même de Charlotte d'Ornellas, figure de la droite réactionnaire et proche des idées d'Éric Zemmour, dont l'arrivée est pressentie également », écrivent les grévistes.
Ils soulignent, à cet effet, que « sous la direction de Geoffroy Lejeune, Valeurs actuelles a propagé des attaques haineuses et de fausses informations » et que « c’est encore sous sa responsabilité qu'a été publié un article ayant valu à son auteur et au directeur de la publication une condamnation pour injure publique à caractère raciste envers Danièle Obono ».
Craignant que le JDD ne glisse sur la même voie sous son impulsion, ses salariés rappellent qu’il s’agit d’un « journal qui aime la politique sans prendre parti, attaché à son indépendance, reconnu pour son sérieux et sa modération ».
« Cette arrivée pourrait mettre en péril le journal, en repoussant les lecteurs comme les annonceurs », redoutent les salariés en grève, estimant par ailleurs qu’une « semaine après la validation sous conditions de l'OPA de Vivendi, groupe contrôlé par Vincent Bolloré, sur Lagardère, cette nomination démontrerait encore à quel point Vincent Bolloré tient déjà les rênes du journal ».
Le communiqué rappelle à ce propos « que la Commission européenne enquête en ce moment même sur des soupçons de prise de contrôle anticipée de Lagardère par le groupe Vivendi, en infraction aux règles de l'UE ».
Les salariés pourraient néanmoins consentir à lever la grève si « la direction infirme officiellement l'arrivée de Geoffroy Lejeune ».
Quelques jours plus tôt, l’intéressé avait confirmé, dans un communiqué publié en ligne, son licenciement de Valeurs Actuelles, et promettait à ses lecteurs de les retrouver « bientôt ailleurs ».
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