AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Gouvernement français a désavoué mercredi les propositions controversées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau concernant l’interdiction du port du voile pour les accompagnatrices scolaires et les étudiantes à l’université.

Lors du compte rendu du Conseil des ministres, la porte-parole Sophie Primas a précisé qu’il s’agissait d’une initiative personnelle de Retailleau, sans soutien au sein de la majorité parlementaire.

Dans une interview accordée au Parisien lundi, Retailleau avait qualifié le voile de « marqueur d’infériorisation des femmes » et d’« étendard de l’islamisme », appelant à légiférer pour en interdire le port dans ces deux contextes.

La déclaration de Retailleau avait suscité des réactions immédiates à gauche et parmi les défenseurs de la laïcité. Le député Antoine Léaument (LFI) avait accusé le ministre de vouloir reproduire en France ce qui est reproché aux Taliban en Afghanistan, dénonçant une mesure « liberticide ».

Benjamin Lucas, député écologiste, a, pour sa part, écrit au Premier ministre pour demander une clarification, estimant que ces propositions instrumentalisent la laïcité à des fins politiques.

L’ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène, avait également réagi en rappelant que les accompagnateurs scolaires et les étudiants ne sont pas soumis à la loi de 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques. Selon lui, étendre cette loi serait « un mauvais coup porté à la laïcité », risquant d’alimenter les tensions communautaires.