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France : Le gouvernement dément avoir recours au déplacement de SDF en vue des JO de Paris 2024

- Après la polémique sur un possible « nettoyage social » de Paris en prévision des JO

Feiza Ben Mohamed  | 26.03.2024 - Mıse À Jour : 27.03.2024
France : Le gouvernement dément avoir recours au déplacement de SDF en vue des JO de Paris 2024

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AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

La France, procède au transfert de sans-abris depuis Paris vers des « SAS régionaux » en province mais « sans aucun lien avec les Jeux Olympiques », a assuré mardi le ministre délégué au Logement, Guillaume Kasbarian, face à l’Assemblée nationale.

« Tous les soirs, grâce à l’action de l’Etat, du ministère et des associations, 200 000 sans domicile fixe, trouvent refuge et trouvent un toit dans notre pays. C’est 200 000 au niveau national, et c’est 100 000 en Île-de-France. Malheureusement, étant donné la saturation des places en Île-de-France, tout le monde ne trouve pas de solution en appelant le 115 », a-t-il fait valoir pour justifier la démarche de l’Exécutif de mettre en œuvre « une politique de desserrement » en instaurant des « SAS régionaux ».

Selon le ministre délégué, ces dispositifs déployés depuis mai 2023 « permettent d’accueillir, sur la base du volontariat, des sans domicile fixe qui accepteraient de trouver des places dans des SAS régionaux ».

Guillaume Kasbarian indique par ailleurs que la France comptabilise à ce jour « 10 SAS régionaux » qui concernent 3 800 personnes depuis leur déploiement.

S’agissant de la ville d’Orléans dont le maire, Serge Grouard, accusait ce mardi matin le gouvernement de transférer des SDF en vue des JO, le ministre fait savoir que « ce sont 519 personnes qui ont été accueillies en toute transparence » en région Val de Loire.

« Concrètement, le SAS d’Orléans accueille au maximum 50 personnes toutes les 3 semaines. Ces sans abris (…) sont pris en charge par des associations mandatées par l’Etat et sont ensuite rapidement orientés vers des solution plus pérennes d’hébergement », a-t-il détaillé au micro du Palais Bourbon, rejetant l’idée de « trier les SDF ».

Le ministre répondait ainsi à une question posée après la polémique sur un possible « nettoyage social » de Paris en prévision des JO 2024.

« Ça n'est pas convenable, on ne peut pas se débarrasser des problèmes sur nous en disant que 'c'est difficile à Paris, débrouillez-vous' », avait lancé mardi matin le maire d’Orléans tout en concédant qu’il « ne peut pas affirmer en toute rigueur » que ces transferts sont liés aux JO mais que « la coïncidence est troublante ».

Pour rappel, depuis plusieurs mois, de nombreux militants et associatifs ont dénoncé ce procédé qualifié de « nettoyage social » avant l’arrivée des JO de Paris 2024.

« L'expérience des méga-événements sportifs dans le monde révèle un risque avéré de nettoyage social des rues. Ce dernier est devenu la procédure standard pour de nombreuses villes hôtes des Jeux olympiques depuis les années 1980. À ce jour, tout porte à croire que les JO 2024 s'inscrivent dans cette dynamique », écrivaient plusieurs associations et ONG dont Emmaüs et la Ligue des droits de l’homme (LDH), en octobre dernier, dans une lettre ouverte adressée au comité d’organisation des JO.

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