France : Le gouvernement assouplit les règles de tirs sur les loups
- Le nouveau "Plan loup" propose des mesures plus souples pour les tirs sur les loups, suscitant des réactions contrastées.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le gouvernement français a annoncé la finalisation du nouveau "Plan loup" pour la période 2024-2029, incluant des règles de tirs assouplies sur les loups, une mesure saluée par les éleveurs, mais critiquée par les défenseurs de l'environnement.
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, a tenu une conférence de presse ce mercredi, à trois jours du Salon de l'agriculture, alors que la colère continue de s'exprimer dans le monde paysan. Le ministre a souligné que cet arrêté simplifié répond aux demandes de nombreux éleveurs. Par voie d'un communiqué, la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes a décrit ce plan comme étant attentif à la préservation de l'élevage extensif et pastoral, incluant un protocole de tirs révisé, une nouvelle méthode d'estimation de la population lupine et une augmentation significative des indemnisations pour les éleveurs touchés.
Ce plan, présenté comme un tournant vers un meilleur équilibre entre la protection des troupeaux et la conservation de cette espèce menacée, remplacera le précédent plan expiré fin 2023. La Fédération nationale ovine (FNO) a exprimé sa satisfaction, Claude Font, éleveur ovin et référent loup de la FNO, soulignant un "vrai travail de transparence" sur les méthodes d'estimation des effectifs lupins, selon la presse française. Michèle Boudoin, présidente de la FNO, a également salué ces avancées, affirmant qu'elles vont "dans le bon sens" pour la protection des troupeaux.
En revanche, les associations de défense de l'environnement expriment leur déception et leur inquiétude. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), critique vivement la simplification des tirs, la considérant comme un "très mauvais signal" et envisage des moyens de contestation, y compris par la voie judiciaire. L'association Humanité et Biodiversité met en garde contre l'augmentation des tirs, craignant que cela n'aggrave le problème en dispersant les meutes de loups et en augmentant les attaques de loups solitaires.
Ces associations dénoncent également la méthode adoptée par le gouvernement, accusant celui-ci de ne pas prendre en compte la consultation publique ni l'avis du Conseil national de protection de la nature (CNPN).
Ce plan intervient dans un contexte sous lequel, après une disparition temporaire en France, le loup, espèce strictement protégée, est réapparu au début des années 1990 et a vu sa population croître. Début septembre, leur nombre était estimé à 1 104, avec un quota annuel de tirs de 19%, autorisant l'abattage de jusqu'à 209 loups en France. Les éleveurs ont signalé plus de 12 000 attaques sur leur bétail en 2022.
Cette révision du Plan loup s'inscrit dans un contexte délicat, confrontant la nécessité de protéger l'élevage face à la préservation d'une espèce menacée.