France : Le gouvernement annonce de nouvelles mesures pour répondre à la crise agricole
- La FNSEA devrait réagir dans l'après-midi, alors que les agriculteurs continuent d'être mobilisés

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi à l'Hôtel Matignon, le Premier ministre français Gabriel Attal, entouré de Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a reconnu les failles dans la réponse gouvernementale face à la crise agricole ainsi que "des erreurs".
"Avons-nous répondu au malaise ? À l’évidence, non. La lucidité est de le reconnaître", a déclaré le chef du gouvernement pour démontrer sa volonté de rectifier le tir et de proposer des solutions adéquates.
- Renforcement de la souveraineté alimentaire
Un élément clé de la stratégie gouvernementale est "l'inscription de la souveraineté alimentaire dans la loi".
"Nous voulons être souverains pour cultiver, récolter, nous alimenter", a déclaré le Premier ministre, soulignant que cette mesure vise à renforcer l'indépendance et la résilience de l'agriculture française.
- Mesures concrètes pour la protection de l'agriculture française
L'une des annonces les plus significatives concerne le refus catégorique du traité de libre-échange avec les pays du Mercosur. Gabriel Attal a clairement indiqué qu'"il n’est pas question pour la France d’accepter ce traité", réaffirmant la détermination du gouvernement à protéger l'agriculture française contre les accords internationaux qui pourraient nuire à ses intérêts, précisant la mise en place de "clauses miroirs" pour lutter contre la "concurrence déloyale".
- Soutien financier et social aux agriculteurs
Dans le but de répondre aux difficultés financières des agriculteurs, une enveloppe de 150 millions d'euros a été annoncée dans le cadre du soutien fiscal et social. Cette mesure vise à fournir un soutien direct aux agriculteurs dans un contexte économique difficile.
- Vers une meilleure reconnaissance du métier d'agriculteur
Le Premier ministre a également mis l'accent sur la nécessité de reconnaître et de respecter les agriculteurs. Gabriel Attal a promis un rapport annuel sur la souveraineté alimentaire et a annoncé une "proposition de loi sur le trouble du voisinage", destinée à protéger les agriculteurs des recours abusifs.
- Contrôles et Sanctions pour la Loi Égalim
Pour sa part, Bruno Le Maire a révélé un plan d'action rigoureux pour la loi Égalim, impliquant une phase de contrôles massifs par 150 agents. "Toutes les grandes chaînes de supermarché seront contrôlées dans les prochains jours, sans exception, a indiqué Le Maire. Ces contrôles visent à assurer le respect de la loi et à lutter contre les pratiques commerciales déloyales. Gabriel Attal a également annoncé un renforcement de loi Égalim qui a pour objectif d'empêcher que les producteurs français ne fassent les frais de la guerre des prix féroces entre supermarchés d'une part, et distributeurs et fournisseurs de l'agro-industrie d'autre part.
- Un paquet de 2 milliards
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a pris la parole après Gabriel Attal et Bruno Le Maire. Sur la compétitivité et la concurrence, le ministre a insisté sur la nécessité de l’accompagnement des filières "pour s'assurer de conditions de concurrence", afin de "permettre aux agriculteurs de se battre à armes égales".
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- Colère des agriculteurs
Le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit avec vigueur en France et dans certains pays européens, avec des points de blocage de plus en plus nombreux sur les routes et des "opérations escargot" dans les villes. Le blocage de plusieurs grands axes autoroutiers desservant Paris, encadré par des policiers et des gendarmes, a débuté lundi dernier comme annoncé par des syndicats agricoles.
Les agriculteurs français dénoncent, entre autres, une hausse des charges, les retards de paiements des subventions agricoles, l'interdiction de pesticides autorisés ailleurs, ainsi que des normes environnementales jugées trop lourdes.
La FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) prévoit de réagir aux annonces du gouvernement, ce jeudi après-midi.