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France : le fondateur de Barakacity Idriss Sihamedi de nouveau en garde à vue

- Il est accusé de harcèlement moral sur les réseaux sociaux

Feïza Ben Mohamed  | 21.10.2020 - Mıse À Jour : 22.10.2020
France : le fondateur de Barakacity Idriss Sihamedi de nouveau en garde à vue

France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

Le fondateur de l’ONG humanitaire BarakaCity Idriss Sihamedi a été placé en garde à vue, mercredi matin, accusé de harcèlement moral sur les réseaux sociaux, a appris l'agence Anadolu auprès de ses proches.

Il était convoqué à 9 heures 30 (heure locale, TU+2) par la brigade de répression de la délinquance contre la personne à Paris.

Comme il s’y attendait et après avoir déjà été placé en garde à vue une semaine plus tôt pendant 36 heures, Idriss Sihamedi fait de nouveau l’objet de la même mesure.

Il est soupçonné de « harcèlement moral sur les réseaux sociaux » après avoir posté de nombreux messages interrogeant la vie privée d’une chroniqueuse radio et d’une ancienne journaliste de Charlie Hebdo, connues pour leurs prises de positions outrancières concernant l’islam.

Cette nouvelle intervient quelques heures après la réception, par le fondateur de Barakacity, d’un courrier officiel émanant du ministère de l’Intérieur l’informant de l’engagement d’une procédure de dissolution de l’ONG humanitaire.

Le ministère y estime que « l’association Barakacity est susceptible d’être considérée comme provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ».

Dans ce document, qu’Anadolu a pu consulter en exclusivité, il est notamment reproché au dirigeant d’avoir effectué un voyage en Syrie en septembre 2018.

Un voyage qu’Idriss Sihamedi conteste formellement, insistant sur le fait qu’il n’est jamais retourné en Syrie depuis 2014.

Le ministère de l’Intérieur justifie également sa demande de dissolution par la présence de commentaires antisémites sous les publications de Barakacity sur Facebook.

À ce propos, Idriss Sihamedi s’étonne d’être inquiété pour des positions que ni lui « ni l’association n’ont publiées et qui émanent de tiers, responsables de leurs propres actes et prises de positions ».

Au milieu d’autres accusations, le ministère de l’Intérieur pointe des positions « hostiles à Israël et l’Arabie Saoudite ».

Sur ce dernier point, Idriss Sihamedi assume ses écrits et insiste sur le fait que certaines publications étaient consécutives à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoogi dans les locaux de l’ambassade saoudienne en Turquie en octobre 2018.

Il dispose désormais d’un délai de cinq jours pour soulever ses contestations par le biais de ses avocats Vincent Brengarth et William Bourdon avant que la justice ne tranche sur le sort de la demande de dissolution.

Quelques heures avant de se rendre au commissariat, mercredi matin, Idriss Sihamedi s’étonnait que le courrier de demande de dissolution lui soit remis « à la veille d’un éventuel placement en garde à vue ».

« Tout est fait pour m’empêcher de défendre mon association », soufflait-il.
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