AA / Ankara / Alaattin Dogru

En France, le débat est relancé au sujet de la tenue des corridas traditionnelles, critiquées pour leur cruauté envers les animaux et considérées comme barbares.

La proposition de loi du député de gauche Aymeric Caron visant à interdire cette pratique, rejetée par la commission de l'Assemblée nationale, et qui devait être examinée en séance plénière, a finalement été retirée par son porteur, en raison par le dépôt par des élus de droite et d'extrême droite, de plusieurs centaines d'amendements pour faire traîner les débats.

Le président français Emmanuel Macron n'est pas favorable à une interdiction immédiate car il s'agit d'une pratique traditionnelle, mais souhaite qu'elle soit discutée et qu'une décision consensuelle soit prise.

Selon les sondages d'opinion, 9 Français sur 10 souhaitent l'interdiction des corridas.

Dans une déclaration, le député français Caron a qualifié les corridas traditionnelles de "barbarie" en raison de la mise à mort torturante de l'animal.

Il a indiqué que la corrida est en principe interdite dans le pays, mais exceptionnellement organisée dans certaines villes.

"Cependant, l'histoire réfute l'argument de la tradition, car la corrida n'est pas une tradition française", a expliqué le parlementaire français, ajoutant que cette pratique est venue d'Espagne au 19ème siècle.

Aymeric Caron a rappelé qu'il existe en France des pratiques traditionnelles qui ont été abandonnées. "Je pense que tout le monde est d'accord que dans une société civilisée, il n'est pas souhaitable de faire souffrir un animal", a-t-il déclaré.

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à l'élection présidentielle, a défendu la tauromachie, affirmant que la tradition concerne "le lien entre l'homme, l'animal et la nourriture".

Roussel a soutenu que cette question avait été analysée par des artistes et ne pouvait donc pas être qualifiée de barbare.

Par ailleurs, de nombreuses organisations défendant les droits des animaux dans le pays souhaitent que les corridas soient interdites, soulignant que cette pratique s'est transformée en cruauté envers les animaux au-delà de la tradition.

Même si le projet de loi est donc abandonné, le débat reste vif en France autour de cette pratique.

* Traduit du turc par Alex Sinhan Bogmis