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France: le CCIF et Barakacity devant le Conseil d’Etat pour contester leur dissolution

-Les décisions de la plus haute juridiction administrative du pays, seront connues d’ici fin septembre.

Majdi Ismail  | 04.09.2021 - Mıse À Jour : 04.09.2021
France: le CCIF et Barakacity devant le Conseil d’Etat pour contester leur dissolution

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AA/Nice/Feïza Ben Mohamed


Le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) et l’ONG musulmane Barakacity étaient ce vendredi après-midi devant le Conseil d’Etat pour contester leur dissolution.

Les décisions de la plus haute juridiction administrative du pays, seront connues d’ici fin septembre.

Dans un entretien à l’Agence Anadolu, l’avocat du CCIF, Maître Sefen Guezguez, explique que durant l’audience « seul le rapporteur public a été autorisé à prendre la parole » et précise que « la procédure est essentiellement écrite ».

« Ce dernier a demandé d’écarter l’ensemble des motifs du décret de dissolution relatifs à l’incitation à la commission d’actes de terrorisme », souligne le Conseil.

Néanmoins, le rapporteur public a estimé que la décision de dissolution du CCIF était bien fondée et reproche principalement à l’association, sa définition de l’islamophobie, dont il assure qu’elle « incite à la haine envers l’Etat français », relate Maître Guezguez.

« On rejette évidemment cet argument avec force, il faut rappeler que la définition du CCIF correspond très exactement à ce que prévoit la loi : si parfois l'État discrimine effectivement les musulmans, c'est très exactement le rôle du CCIF que de le dénoncer », note l’avocat.

Par la voie de son avocat, l’association de lutte contre les discriminations à caractère islamophobe s’insurge « du comble que constitue la dissolution d’une association anti-raciste parce qu'elle dénonce le racisme exprimé parfois par les institutions ».

« Ce serait la première fois qu'on validerait la dissolution d'une association parce qu'elle fait très exactement son travail », conclut Maître Guezguez.

S’agissant de Barakacity, son président Idriss Sihamedi, lui aussi contacté par l’Agence Anadolu, pointe du doigt « une justice d’exception » qui voudrait « rendre Barakacity coupable de faits pour lesquels elle n’a jamais été condamnée ».

Il ne manque pas de souligner par ailleurs que l’entreprise Lafarge « mise en cause pour des faits de financement de terrorisme en Syrie, continue ses activités malgré la gravité des éléments à charge ».

Idriss Sihamedi considère que le gouvernement « essaie de faire porter à Barakacity, des accusations qui ont fait l’objet de plus de trois ans d’enquête suivis d’un classement sans suite ».

Pour rappel, ces deux dissolutions, étaient intervenues alors que le gouvernement français annonçait une batterie de mesures en réponse à l’attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre dernier.

Le gouvernement avait ouvertement déclaré que les deux structures étaient des « ennemies de la République ».

De nombreuses personnalités, associations de défense des droits humains, avocats ou encore magistrats, avaient dénoncé une intimidation claire des autorités, visant à criminaliser les associations musulmanes et celles œuvrant contre l’islamophobie.



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