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France : L'Assemblée nationale adopte une loi pour « lutter contre l’antisémitisme dans les universités »

– La France insoumise dénonce une répression des mobilisations étudiantes pro-palestiniennes

Ümit Dönmez  | 03.07.2025 - Mıse À Jour : 03.07.2025
France : L'Assemblée nationale adopte une loi pour « lutter contre l’antisémitisme dans les universités »

France

AA / Paris / Ümit Dönmez

L’Assemblée nationale a adopté, mardi 2 juillet, une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur.

Le texte, déposé en octobre 2024 et validé après un accord en commission mixte paritaire fin mai, introduit plusieurs mesures: formations obligatoires dans les établissements sur les discriminations, dispositifs renforcés de signalement, et sanctions disciplinaires facilitées à l’encontre d’étudiants en cas de comportements jugés haineux.

Le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste a salué un « pas modeste mais décisif », insistant sur la nécessité d’« outiller davantage les universités pour protéger les victimes et prévenir les dérives ». La loi a été votée par 366 députés, contre 88 oppositions et 7 abstentions.

Plusieurs acteurs du monde universitaire ont exprimé des inquiétudes sur les conséquences du texte. Des syndicats d’enseignants et d’étudiants ont alerté sur un risque de restriction de la liberté académique et de sanction des mobilisations critiques de la politique israélienne.

- Réactions de La France insoumise

Par voie de communiqué, le groupe LFI–NFP a condamné « avec la plus grande fermeté » l’adoption de cette proposition de loi. Les députés insoumis dénoncent un texte voté « avec l’aide de l’extrême droite », alors que « de nombreux députés RN sont présents dans des groupes Facebook faisant l’apologie de l’antisémitisme ».

Selon eux, la loi « vise à réprimer les mobilisations », en particulier celles « en soutien à la Palestine », à travers des sanctions jugées « disproportionnées » et fondées sur des « motifs arbitraires ». Le groupe ajoute que « la communauté universitaire a unanimement alerté sur les graves dérives résultant de ce texte ».

Tout en réaffirmant son engagement contre l’antisémitisme et le racisme, LFI–NFP accuse le gouvernement d’instrumentaliser cette lutte pour « restreindre la liberté d’expression » et « museler les mobilisations étudiantes ». Le groupe annonce qu’il saisira le Conseil constitutionnel, estimant que le texte méconnaît « les principes de clarté, d’intelligibilité et de sûreté » de la loi.

- Situation humanitaire à Gaza

Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué près de 6 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 57 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas.

La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré les condamnations internationales, les violations israéliennes persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.

Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Ce dernier est toujours à la tête du gouvernement israélien.

Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.

Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un « effondrement total » de l’aide humanitaire et dénoncent « l’un des pires échecs humanitaires de notre génération ». Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’« aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza ».


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