AA / Paris / Ümit Dönmez

La Police française a évacué de force un piquet de grève, mardi matin, dans l'entrepôt Vertbaudet de Marquette-lez-Lille (Nord).

Déployées dès le début de matinée sur le site industriel, les forces de l'ordre, notamment les CRS, empêchaient les grévistes d'y pénétrer. Ces derniers ont interdiction de pénétrer sur le site.

La Voix du Nord rapporte qu'une pelleteuse débarrasse les pneus sur le site et que le piquet de grève est totalement démonté.

Par voie de communiqué, la direction de l'entreprise Vertbaudet explique avoir demandé l’intervention de la police afin de "lever toute forme de blocage".

"Cette intervention résulte du constat par la préfecture de troubles manifestes à l’ordre public et de la mise en exécution d’une ordonnance du tribunal judiciaire de Lille du 21 mars", précise la direction, alors que les forces de l’ordre sont déjà intervenues, ce lundi, sur le piquet de grève.

La Voix du Nord rapporte que celles-ci avaient débloqué le passage d’accès des camions de livraison, et interpellé, d’après des membres de la CGT, deux soutiens aux grévistes.

Pour rappel, plus de 80 salariés de Vertbaudet sont en grève depuis près de deux mois pour demander une revalorisation de leurs salaires, qui sont au niveau du SMIC.

Dans une publication sur les réseaux sociaux, le député Nupes, Ugo Bernalicis, dénonce l'action des policiers, en l'absence de "fondement légal" ainsi qu'un usage disproportionné de la force, faisant notamment état d'une "salariée évacuée par étranglement".

Sur Twitter, le Parti communiste français (PCF) dénonce l'action de la police, estimant qu'on "marche sur la tête" par une violation du droit de grève et appelant au soutien des salariés mobilisés.

L'évacuation du piquet de grève à l'entreprise Vertbaudet, ainsi que la violence de l'intervention policière, sont également dénoncées par la Confédération générale du travail (CGT), alors qu'un appel au rassemblement devant la mairie de Marquette-Les-Lille a été lancé par les salariés grévistes.