France : La nouvelle ministre de l'Éducation choisit un établissement privé controversé pour ses enfants (Médias)
- Selon Mediapart, Amélie Oudéa-Castéra, fait face à des critiques pour avoir scolarisé ses enfants dans un établissement privé aux enseignements contestés

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Selon des informations rapportées par Mediapart, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a inscrit ses trois fils à l'établissement privé catholique Stanislas, situé dans le VIe arrondissement de Paris. Ce choix suscite des interrogations, étant donné que cet établissement est connu pour son enseignement conservateur et controversé, lit-on dans les colonnes du journal d'investigation.
Stanislas, qui existe depuis deux siècles, est décrit par Mediapart comme une institution catholique où l’enseignement reflète des valeurs traditionnelles et autoritaires. Des livrets distribués dans cet établissement assimilent l’avortement à un meurtre et condamnent l’homosexualité, des positions qui contrastent fortement avec les politiques d’éducation publique actuelles.
En février 2023, suite aux révélations de Mediapart et d'autres médias, une enquête administrative avait été lancée par le ministère de l’Éducation nationale alors dirigé par Pap Ndiaye. Un rapport de l'Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a été produit à l'été 2023, mais reste confidentiel à ce jour. Le rectorat de Paris a refusé de divulguer les conclusions de ce rapport ou les mesures prises en réponse aux révélations.
Cette situation place la nouvelle ministre dans une position délicate, notamment en raison d'un potentiel conflit d'intérêts, indique le journal d'investigation, qui précise qu'Amélie Oudéa-Castéra n'a pas répondu aux questions de Mediapart concernant ce sujet.
Le débat sur la scolarisation des enfants des ministres de l’Éducation nationale dans des établissements privés n'est pas nouveau. Des précédents ont été notés avec Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye et d'autres ministres, qui avaient inscrit leurs enfants dans des écoles privées pour diverses raisons, notamment religieuses.
La question se pose désormais sur la position de la ministre Oudéa-Castéra vis-à-vis de l'enseignement privé, particulièrement dans le contexte de l’Éducation nationale qui doit aborder des problèmes de laïcité et d'éducation sexuelle et affective, selon Mediapart.
Cette situation soulève des interrogations sur la séparation entre les choix personnels des responsables politiques et leurs politiques publiques, notamment dans le domaine de l'éducation.