France : La ministre des Sports affirme que le transfert des SDF n'a pas de lien avec les JO de Paris
- Alors que la Fondation Abbé Pierre s'étonne "de la concordance de l’arrivée des Jeux Olympiques et d’un programme qui vise à envoyer les migrants en province".

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La ministre française de la Jeunesse et des Sports Amélie Oudéa-Castéra a affirmé, ce mercredi, que le transfert des personnes sans domicile fixe (SDF) n'a pas de lien avec les Jeux olympiques 2024 de Paris.
Interrogée par France Télévisions au sujet des inquiétudes visant le transfert de sans-abri vers les régions, la ministre a estimé que les JO de Paris ne "doivent pas être le bouc émissaire de toutes les frustrations".
"Je ne voudrais pas qu’on mélange tout. On a des enjeux majeurs sur l’hébergement d’urgence [des SDF], mais ce n’est pas la faute des JO", a-t-elle plaidé. "On sait qu’on a une concentration trop importante en Île-de-France", a ajouté la ministre, dénonçant une désinformation.
- La polémique sur les logements étudiants
Interrogée sur les étudiants invités à quitter leurs logements universitaires pour faire de la place aux touristes, dans le cadre des événements sportifs organisés dans la capitale française, la ministre a encore une fois dénoncé une désinformation.
"On a entendu qu'on allait virer de leurs logements, les étudiants. Ce n'est absolument pas le cas. On va avoir besoin de libérer 3200 places dans le Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires), le logement étudiant, mais il y a un flux naturel d'à peu près 7.000 places qui se libèrent naturellement et on a besoin de 3 200 places, donc c'est la moitié du flux naturel dont on va avoir besoin. Surtout, on a rendu très clair le fait qu'aucun étudiant ne sera pénalisé. Ceux qui veulent rester dans la région parisienne, il y aura des solution de relogement", a-t-elle affirmé.
Pour rappel, selon l'information rapportée par Le Monde, les étudiants locataires dans des résidences du Crous en région Île-de-France ont été informés qu’ils devront mettre à disposition leurs logements durant les mois de juillet et août 2024 pour l’accueil des volontaires et des partenaires mobilisés à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques d'été.
Le Crous a confirmé, le 11 mai, dans un message publié sur Twitter, que son réseau "a été sollicité par l’État pour mobiliser une part limitée de ses logements", avançant le chiffre de "moins de 7 %". Plus de 3 000 logements étudiants seront ainsi réquisitionnés afin d’accueillir le personnel de l’événement, a indiqué le ministère des sports et des jeux olympiques et paralympiques, cité par Le Monde.
- La polémique sur les SDF déplacés de Paris
À la mi-mai, le ministre du Logement Olivier Klein avait confirmé que "de nombreux hôteliers [de Paris] ne souhaitent en effet plus accueillir des sans-abri, car ils attendent un afflux de clientèle lors du Mondial de rugby à l’automne prochain et des JO. Le ministre avait ajouté qu'en conséquence de cette décision des hôteliers, le gouvernement a demandé aux préfets de créer des "sas d’accueil temporaires régionaux" dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de "désengorger les centres d’hébergement" d’Île-de-France.
Interrogé ce mardi à l'Assemblée nationale suite à la polémique née de cette situation, le ministre du Logement Olivier Klein a souligné que les opérations d'accompagnement vers des sites d'hébergement temporaire sont mis en place en accord avec les associations de solidarité et depuis plusieurs mois", précisant que les personnes invitées à partir sont prises en charge pendant trois semaines dans ces sas avant d’être "orientées" dans leur nouvelle région.
Selon Le Télégramme, Éric Constantin, responsable de la Fondation Abbé Pierre en Île-de-France, avait dit douter qu’on puisse "trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines". Il avait dit "s’étonner de la concordance de l’arrivée des Jeux Olympiques et d’un programme qui vise à envoyer les migrants en province", se demandant si le gouvernement a voulu faire en sorte "qu’il n’y ait plus de campement avant que des millions de personnes arrivent en France".