France : La FNSEA appelle le gouvernement à répondre aux revendications des agriculteurs (Interview)
- La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont manifesté à Paris pour défendre la souveraineté alimentaire et le revenu agricole, à la veille du Salon de l'agriculture.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le secrétaire général de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles), Hervé Lapie, a appelé, ce vendredi, le Gouvernement français à agir pour répondre aux revendications des agriculteurs.
Le syndicaliste a répondu aux questions d'Anadolu lors d'une manifestation à Paris, organisée par la FNSEA et les jeunes agriculteurs (JA), à la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture 2024.
Cette mobilisation, qui s'inscrit dans la lignée des actions syndicales entamées par les agriculteurs depuis novembre, vise à attirer l'attention sur les défis majeurs auxquels fait face l'agriculture française.
Interrogé sur les raisons de cette manifestation après un mois d'interruption, Hervé Lapie a estimé qu'"on marche sur la tête en France", mais que "les agriculteurs ont envie de rebondir et d'avoir un projet pour le renouvellement des générations".
"On produit moins, on est dépendant des importations agricoles qui ne respectent pas nos normes. C'est le moment de changer de logiciel en agriculture, de relocaliser une partie de la production" en France, a souligné Lapie avant de rappeler l'enjeu important de la "souveraineté alimentaire" française et des défis liés à l'élevage et à la production agricole. Il a aussi insisté sur la nécessité d'une loi d'orientation affirmant la souveraineté alimentaire comme "intérêt majeur pour la nation".
Interrogé sur les actions précédentes et les réponses du gouvernement, Lapie a reconnu des avancées, mais a souligné l'ampleur du chantier restant. Le syndicaliste a reconnu que la FNSEA a obtenu une victoire sur le Gazole non routier (GNR), ainsi que sur l'exonération de certaines charges, notamment pour l'emploi des travailleurs saisonniers, "mais il reste des dossiers structurants à mettre en place. L'objectif est de changer la dynamique de l'agriculture française", a-t-il ajouté.
- Quelques revendications
"On a un gros problème en agriculture, c'est qu'on a beaucoup décapitalisé, on produit beaucoup moins et on est devenu dépendant des importations qui ne respectent pas nos normes sanitaires, environnementales, qu'on nous impose aussi en France et en Europe", a expliqué Hervé Lapie, faisant état d'une concurrence déloyale de producteurs étrangers.
L'idée, selon le syndicaliste "c'est de redonner un coup de boost, changer de logiciel en agriculture, en France et en Europe, pour qu'on relocalise une partie de la production et qu'on soit moins dépendant des importations qui ne respectent pas nos normes", a-t-il ajouté.
"On a un gros sujet autour de l'élevage, autour de nos moyens de production, en arboriculture, en grande culture, sur une loi d'orientation où on souhaite inscrire la souveraineté alimentaire comme intérêt majeur pour la nation".
Lapie a également soulevé "la question du revenu", celle des charges payées pour les employés agricoles, mais aussi des prix d'achats des produits aux agriculteurs, notamment autour de la loi EGALIM, qui est détournée par des centrales d'achats qui ne se trouvent pas en France.
Le leader syndical a par ailleurs rappelé une autre revendication de la FNSEA ; "que la restauration collective puisse s'approvisionner à partir de produits, notamment locaux et en agriculture biologique aussi", afin de prioriser la production française et écologique.
La manifestation de ce vendredi, autorisée par la préfecture, précède le Salon de l'Agriculture. Plusieurs centaines d'agriculteurs ont défilé dans la capitale française, leur objectif étant de sensibiliser le public et les décideurs aux enjeux cruciaux de l'agriculture française, notamment la souveraineté alimentaire et la rémunération équitable des agriculteurs.