
France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Les proches d'Aboubakar Cissé, jeune Malien mortellement poignardé, le 25 avril dernier, dans une mosquée du Gard (sud de la France), ont décliné l'invitation du ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur les conseils de leurs avocats, selon une information révélée ce lundi par BFMTV.
Sur les conseils de ses avocats, la famille a décliné l'invitation de Retailleau, qui se contentera d'échanger avec des représentants d'associations de la communauté malienne, précise BFMTV.
Samedi dernier, Yassine Bouzrou, un des avocats de la famille avait conseillé, sur franceinfo, à ses clients "de ne jamais se rendre chez un ministre qui leur a manqué de respect de cette manière devant toute la France".
"Je déconseille fortement à mes clients d’aller chez un ministre qui a qualifié Aboubakar Cissé d’individu en situation irrégulière. J'ai trouvé ces propos totalement irrespectueux", a-t-il déclaré.
Bruno Retailleau est accusé d’avoir tardé à rencontrer la famille de la victime et d’avoir manqué de considération à leur égard, selon franceinfo.
"Aboubakar Cissé était en situation irrégulière, c’était difficile de retrouver sa famille, pour partie en Afrique. Ses parents sont dans deux pays d'Afrique noire, certains se disaient cousins ou oncles. Mais quand on est ministre de l'Intérieur, on doit recevoir la famille, la famille juridiquement avérée", avait déclaré Bruno Retailleau mercredi dernier.
Nombre de participants à de récentes manifestations en hommage au jeune Aboubakar se sont également insurgés contre le déplacement "trop tardif" du ministre de l'Intérieur dans le Gard, 48 heures après le crime.
Pour rappel, vendredi 25 avril au matin, alors qu’il était seul dans la mosquée de La Grand-Combe, Aboubakar, un jeune fidèle avait été attaqué de plusieurs dizaines de coups de couteau avant d’être laissé pour mort par son bourreau qui, quelques instants plus tôt, faisait semblant de prier à ses côtés.
L’auteur de l'agression avait lui-même filmé sa victime avec son téléphone avant d’insulter Allah et de prendre la fuite, laissant le jeune Aboubakar à l’agonie.
Olivier H., le meurtrier présumé, s’est rendu le 27 avril dans la nuit en Italie, au commissariat de Pistoia, près de Florence. Il sera extradé vers la France à la "mi-mai", selon son avocat italien.