France : l’auteur d'une violente agression raciste libéré et sera jugé le 28 mai
- Il avait grièvement agressé un résident d'origine maghrébine.

France
AA / Paris / Fatih KARAKAYA
Après 48 heures de garde à vue, un homme de 72 ans a été libéré mercredi et sera jugé le 28 mai prochain par le tribunal correctionnel de Dole (Jura) pour violences aggravées et injures racistes, a-t-on appris des médias locaux.
Les fait dans cette affaire remontent au 21 avril courant, lorsqu'une famille d'origine maghrébine résidant dans la commune du Dole (Est) avait publié sur les réseaux sociaux son agression et tentative de meurtre par un homme qui filmait sa maison et ses enfants.
Dans la vidéo, on y voit notamment, le vieil homme traiter à plusieurs reprises Adil Sefrioui, père de famille de 42 ans, de "bicot" avant de lui lancer : « tu passes sous le capot ».
Attaque raciste à Dole: Adil, un père de famille, a été agressé et renversé par un conducteur qui prenait des photos de ses enfants.
— Loopsider (@Loopsidernews) April 28, 2021
Laeticia, la femme d'Adil, a filmé cette scène d'une violence inouïe. pic.twitter.com/H0xb3WSuBP
Après un violent coup au ventre infligé au père de famille à l'aide d'une clé en croix, le septuagénaire avait fait mine de partir en voiture, avant de revenir et de monter sur le trottoir pour faucher sa victime, détruisant la clôture de la maison. Le quadragénaire a été sérieusement blessé, nécessitant 30 jours d'arrêt de travail.
Dans une interview accordée à la chaine publique France 3, Adil Sefrioui a déclaré « qu’il avait cru qu’il allait mourir ».
Tollé sur les réseaux sociaux
Après cette agression clairement raciste, plusieurs internautes ont vivement réagi en critiquant notamment le silence du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin et de la ministre déléguée à l’Egalité, Marlène Schiappa.
De son côté, Cedric Mas, historien et Président de l'Institut Action Résilience a attiré l'attention sur le deux poids deux mesures, pratiqué par le gouvernement :
« Pour mesurer l’influence de la fachosphère dans les réseaux sociaux en France, il faut comparer la vitesse avec laquelle se propage l’information sur un fait divers mettant en cause un arabe ou un immigré (quelques heures) et celle d’un fait divers raciste (plus de 48h) », écrit-il sur son compte Twitter.
En réalité, ce qui provoque la consternation c’est que malgré l’appel à la police et la vidéo, l’agresseur n'a pas été arrêté immédiatement. D’après les médias français, Adil Sefrioui a porté plainte le même jour, mais il a fallu attendre que la presse locale en parle pour que la police place en garde à vue l’agresseur présumé, lundi dernier.
Après 48 heures de détention, le septuagénaire a été libéré et sera donc jugé le 28 mai prochain.
Pour l'avocat de la victime, "on est très proche d'une tentative de meurtre" alors que le procureur n’a pas retenu ce motif.
Devant la gravité de la situation, Sadia Diawara, président d’une association écologiste et producteur de cinéma, résume assez bien le climat actuel en France : « Pas étonnant que ce genre de tentative de meurtre ne fasse pas la Une des médias avec la banalisation des discours ouvertement racistes qui pullulent quotidiennement sur les plateaux. Soutien à #AdilSefrioui et sa famille #Racisme », écrit-il sur son compte twitter.
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