
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
L’Assemblée nationale française a franchi un nouveau cap ce mercredi 18 juin avec l’adoption en commission des lois d’une résolution visant à créer une commission d’enquête parlementaire sur « les liens entre des responsables politiques et des réseaux terroristes ou propageant l’idéologie islamiste ».
Les Républicains (LR) avaient d’abord déposé un texte nommant explicitement La France insoumise (LFI). Celui-ci avait été rejeté pour irrecevabilité. Après modification, la mention de LFI a été retirée, permettant à la nouvelle version d’être validée à 29 voix contre 27.
Depuis la salle des Quatre Colonnes de l'Assemblée nationale, Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a vivement réagi à cette décision. Selon lui, "Laurent Wauquiez [LR], la dernière fois, a subi une défaite", et ce retour de la proposition montre que "manifestement, il avait passé les consignes pour que tous les macronistes […] décident de voter pour".
Bompard a critiqué l’orientation même de la commission : "Ce n’est pas le travail parlementaire d’aller contrôler l’action des formations politiques", a-t-il insisté. Il voit dans cette commission une manœuvre politicienne, mais affirme que son camp ne restera pas passif.
"Puisque ça figure désormais dans l’exposé des motifs", a-t-il dit, "on aura quelques propositions de personnes à auditionner".
Il cite notamment l'ancien président Nicolas Sarkozy, évoquant ses "liens avec la Libye de Kadhafi" mis en lumière par la justice, et "des personnalités proches du Rassemblement national", rappelant que "l’homme qui a fourni les armes au tueur du Bataclan était un ancien membre du Rassemblement national".
"Nous avons quelques propositions pour faire le lien entre, en particulier, l’extrême droite, la droite de ce pays et des groupes ou des groupuscules terroristes", a-t-il conclu.