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France : L’Assemblée approuve la déclaration du gouvernement sur la lutte contre le narcotrafic

- Les députés ont largement approuvé, mercredi, la déclaration du gouvernement sur la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée, à l’issue d’un vote symbolique à l’Assemblée nationale

Serap Doğansoy  | 18.12.2025 - Mıse À Jour : 18.12.2025
France : L’Assemblée approuve la déclaration du gouvernement sur la lutte contre le narcotrafic

Istanbul

AA / Istanbul / Serap Dogansoy

L’Assemblée nationale a approuvé ce mercredi la déclaration du gouvernement sur la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée, lors d’un vote marqué par 394 voix pour, 61 contre et deux abstentions.

Ce vote est intervenu à l’issue d’un débat organisé à l’initiative de l’exécutif, dans le cadre de l’article 50-1 de la Constitution, permettant au gouvernement de faire une déclaration suivie d’un vote sans portée contraignante. Le débat s’inscrit dans une série de discussions parlementaires thématiques lancées parallèlement à l’examen du budget.

Prenant la parole devant les députés, le Premier ministre Sébastien Lecornu a qualifié le narcotrafic de « véritable défi de société », estimant qu’il concerne l’ensemble des services de l’État et touche l’ensemble de la population. Il a assuré que l’exécutif mènerait une « mobilisation générale » contre les réseaux criminels, excluant toute option de dépénalisation.

Selon le chef du gouvernement, la consommation de drogues est en forte hausse, avec 3,7 millions de personnes ayant déjà consommé de la cocaïne en France. Le marché de cette drogue aurait dépassé en valeur celui du cannabis, dont la consommation reste élevée avec environ 900 000 usagers quotidiens. Le trafic de stupéfiants est estimé à 6,8 milliards d’euros en 2025, contre environ 2 milliards en 2010, et concerne désormais l’ensemble du territoire, y compris les zones rurales et les outre-mer.

Sébastien Lecornu a également insisté sur la dimension internationale du narcotrafic et sur la violence croissante des réseaux, impliquant des trafiquants de plus en plus jeunes. Il a plaidé pour un niveau d’engagement comparable à celui de la lutte antiterroriste, y compris sur le plan juridique.

Le Premier ministre a rappelé l’adoption, le 13 juin 2025, d’une loi renforçant l’arsenal de lutte contre le narcotrafic, précisant que plusieurs textes réglementaires seraient pris dans les prochaines semaines pour en assurer l’application complète. Il a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures législatives au premier semestre 2026, notamment pour aligner certains régimes de peine et de libération conditionnelle des narcotrafiquants sur ceux applicables aux faits de terrorisme, dans le cadre du futur projet de loi SURE.

Le gouvernement prévoit également un durcissement des sanctions à l’encontre des consommateurs, dans une logique de responsabilisation et de prévention. Cette orientation a été confirmée par le président Emmanuel Macron, en déplacement mardi à Marseille, qui a annoncé le relèvement de l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de stupéfiants à 500 euros, contre 200 euros actuellement.

Le chef de l’État a également indiqué vouloir renforcer la coopération internationale afin de cibler les têtes de réseaux opérant depuis l’étranger, notamment par la saisie de leurs avoirs et leur arrestation.

Le débat parlementaire s’est tenu un peu plus d’un mois après l’assassinat, le 13 novembre à Marseille, de Mehdi Kessaci, frère du militant écologiste Amine Kessaci, un drame qui a ravivé le débat public sur l’ampleur du narcotrafic et de la violence associée.

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