France : "L’accès aux soins n’est pas égal pour tous", dénonce la Défenseure des droits
- Claire Hédon pointe des discriminations visant particulièrement les femmes, les personnes d'origine étrangère ou en situation de handicap et les personnes vivant à la rue

France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
La défenseure des droits en France, Claire Hédon, a dénoncé, dans un rapport rendu public mardi, des discriminations dans l'accès aux soins et le parcours médical, en particulier dans les services d'urgence, visant notamment les femmes, les personnes d'origine étrangère ou en situation de handicap et les personnes vivant à la rue.
"En France, l’accès aux soins n’est pas égal pour tous", affirme Claire Hédon dans ce document intitulé "Prévenir les discriminations dans les parcours de soins : un enjeu d'égalité".
"Si les refus d'accès aux soins restent la forme la plus connue et manifeste, les discriminations peuvent survenir à toutes les étapes de la prise en charge et, de façon moins visible ou consciente, au sein de la relation soignant-soigné", peut-on encore lire dans ce rapport basé sur 1500 témoignages de patients et personnels soignants et relayé par les médias.
La défenseure des droits relève "une sous-évaluation" de la douleur et "de la gravité des symptômes exprimés par les femmes", "notamment lorsqu’elles sont jeunes, d’origine étrangère ou perçues comme telles".
Le rapport évoque également "le 'syndrome méditerranéen', préjugé raciste sans fondement médical selon lequel les personnes d'origine nord-africaine ou noire exagèrent leurs symptômes ou douleurs". Ce "syndrome" a "pour effet une minimisation des souffrances exprimées" par ces patients "et/ou un refus de prise en charge, aux conséquences parfois fatales".
Pour leur part, certaines personnes en situation de handicap se voient opposer des refus de prise en charge pour des motifs allant "du manque de temps ou de formation" aux "locaux inaccessibles ou à un matériel médical inadapté".
Quant aux patients vivant à la rue, ils peuvent se voir refuser l'accès aux urgences en "raison de leur apparence physique, de leur odeur corporelle ou au motif de l'alcoolisation".
Interrogée ce mardi sur franceinfo, Claire Hédon a rappelé que la "la discrimination est un délit". "Nous, on demande juste l'application de la loi, ce n'est pas une mise en cause de l'ensemble de la profession", a-t-elle déclaré.