
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Des milliers de personnes manifestent contre l'extrême droite, ce vendredi soir, à la place des Terreaux, dans le cœur de Lyon, alors que des législatives anticipées sont prévues les 30 juin et 7 juillet en France.
"Unis face à l'extrême droite", "Non au fascisme", "Black, blanc, beur", peut-on notamment lire sur les pancartes brandies par les manifestants qui scandent des slogans tels que "Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d'immigrés", ou encore "À bas le fascisme".
Pour rappel, plusieurs syndicats ont appelé à des rassemblements dans toute la France , ce week-end, contre l'extrême droite. Dans ce contexte, ce vendredi à 18 h 30 (UTC+2), un rassemblement unitaire s'est tenu place des Terreaux.
Dimanche à 14 h 30, une autre manifestation est prévue place Jean-Macé à Lyon, avec la participation de l'intersyndicale du Rhône et des collectifs comme "Nous Toutes Rhône". Les manifestants dénoncent les propositions du Rassemblement national et demandent une augmentation immédiate du Smic, des retraites et des minimas sociaux, ainsi que le retour à la retraite à 60 ans.
Entre 50 000 et 100 000 manifestants contre l'extrême droite sont attendus samedi dans les rues de Paris, selon la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris.
Mercredi soir, une manifestation contre l'extrême droite réunissant près de 4.000 personnes dans le IIe arrondissement de Lyon a dégénéré. Des casseurs ont saccagé des commerces et attaqué un commissariat, et la statue équestre de Louis XIV, récemment rénovée, a été maculée de tags. "D'ici à la Kanaki", en référence aux indépendantistes en Nouvelle-Calédonie, ainsi que "anti-France" ont notamment été inscrits en lettres rouges sur le socle, où un drapeau palestinien a été peint à la hâte.
Les services de renseignement territorial redoutent une mobilisation plus forte ce samedi, plusieurs appels ayant été lancés par la "gauchosphère". Lyon, Nantes et Bordeaux seront particulièrement surveillés. "Nous risquons de retrouver les mêmes schémas que lors des journées d'actions contre la réforme des retraites, avec des cortèges bien tenus au départ, mais qui dégénèrent en fin de manifestations", redoute un commissaire parisien, cité par le quotidien Le Figaro.
La situation pourrait devenir particulièrement tendue ce week-end, alors que la mobilisation contre le Rassemblement national (RN) et son président Jordan Bardella s'intensifie, selon les autorités françaises, qui se préparent à une éventuelle escalade de la violence.
Pour rappel, le Président français, Emmanuel Macron, a annoncé, dimanche soir, la dissolution de l'Assemblée nationale, après les résultats des élections européennes. Les Français sont appelés aux urnes le 30 juin (premier tour) et le 7 juillet (second tour) pour des législatives anticipées. Le Rassemblement national est arrivé largement en tête du scrutin européen avec 31,47 % des voix, suivi, loin derrière, par la liste de la candidate macroniste Valérie Hayer, qui a collecté 14,56 % des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi en fin d'après-midi par le ministère de l'Intérieur.
En réponse, les partis de gauche se sont alliés pour former un nouveau Front populaire, visant à contrer cette influence grandissante. Cette coalition comprend La France Insoumise, les Écologistes, le Parti communiste et le Parti socialiste, ainsi que de nombreux syndicats et associations.