AA / Paris / Ümit Dönmez

Un collectif de jeunes issus de quartiers populaires a appelé à l'union de la jeunesse pour faire face à la montée de l'extrême droite, à l'approche des élections législatives anticipées en France.

Le groupe qui se présente sous le nom du "Collectif du front de la jeunesse populaire", en référence à l'union des partis de gauche, récemment formée, souligne la nécessité de lutter contre les discours de haine et de division, et encourage les jeunes de tous horizons à se mobiliser pour défendre les valeurs de solidarité et de justice sociale, lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.

Les signataires de cette tribune insistent sur le fait que les "politiques discriminatoires" et les "régressions sociales", telles que les réformes des retraites et des allocations chômage, alimentent le ressentiment et favorisent l'extrême droite. Ils appellent à une "mise en commun visible" des énergies et des engagements pour briser ce cercle vicieux.

"Les explosions de colère qui se succèdent sans cesse — 'gilets jaunes', révoltes dans les quartiers populaires, colères des agriculteurs — arrivent par hasard ?" questionnent-ils, en soulignant que ce terreau est exploité par les "démagogues de l'extrême droite".

Le collectif exhorte les organisations et les citoyens partageant leurs préoccupations à se rallier à leur cause. Ils appellent également les responsables politiques à ne jamais céder aux idées extrémistes et à s'engager sincèrement dans la lutte contre les inégalités sociales et territoriales, ainsi que la crise climatique. "Nous portons dans nos engagements la conviction que le rassemblement de tous ceux et celles qui veulent plus d’égalité, de solidarité et de justice sociale peut faire reculer le risque du pire et nous redonner espoir dans l’avenir".

Le contexte politique en France est marqué par la montée des partis populistes et d'extrême droite. Le Rassemblement National a atteint plus de 31 % des voix aux élections européennes du 9 juin. En réponse, les partis de gauche se sont alliés pour former un nouveau Front populaire, visant à contrer cette influence grandissante. Cette coalition comprend La France Insoumise, les Écologistes, le Parti communiste et le Parti socialiste, entre autres. Leur objectif est de présenter des candidatures uniques dès le premier tour des législatives anticipées prévues les 30 juin et 7 juillet. Manon Aubry, tête de liste insoumise aux européennes, a affirmé que "ce qui nous unit est mille fois plus fort que ce qui nous divise", tandis qu’Olivier Faure du Parti socialiste a évoqué des mesures telles que la retraite à 60 ans. Cette union marque une tentative de renouveau pour la gauche française, qui espère ainsi mobiliser contre l'extrême droite.

Pour rappel, le Président français, Emmanuel Macron, a annoncé, dimanche soir, la dissolution de l'Assemblée nationale, après les résultats des élections européennes. Les Français sont appelés aux urnes le 30 juin (premier tour) et le 7 juillet (second tour) pour des législatives anticipées. Le Rassemblement national est arrivé largement en tête du scrutin européen avec 31,47 % des voix, suivi, loin derrière, par la liste de la candidate macroniste Valérie Hayer, qui a collecté 14,56 % des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi en fin d'après-midi par le ministère de l'Intérieur.