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France / Inscription de l'IVG dans la constitution : Mathilde Panot salue une "victoire des féministes"

- Au micro d'Anadolu, la présidente du groupe parlementaire LFI a exprimé un profond sentiment de "victoire et de fierté".

Ümit Dönmez  | 04.03.2024 - Mıse À Jour : 06.03.2024
France / Inscription de l'IVG dans la constitution : Mathilde Panot salue une "victoire des féministes"

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Parlement français, réuni en congrès ce 4 mars 2024 au Château de Versailles, a marqué l'histoire en votant pour l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Cette décision, largement soutenue, est considérée par les décideurs comme un tournant majeur pour les droits des femmes en France. Plusieurs figures politiques ont partagé leurs opinions au micro d'Anadolu, reflétant ainsi un large éventail de perspectives sur cette décision historique.


- "Victoire des féministes" selon LFI


Interrogée par Anadolu avant le vote au Château de Versailles, la présidente du Groupe parlementaire La France Insoumise (LFI, gauche) Mathilde Panot a exprimé un profond sentiment de "victoire et de fierté". Elle a déclaré : "Je crois que ce 4 mars 2024, la France parle au monde et d'abord, c'est une victoire de toutes les féministes qui ont lutté depuis des décennies, qui luttent encore aujourd'hui pour le droit à l'avortement". La députée Insoumise a rappelé le rôle pionnier de son parti dans le processus législatif, ayant initié le premier texte sur la constitutionnalisation de l'IVG.

Panot a également souligné la lutte continue contre les opposants à l'avortement, notamment ceux de l'extrême droite. "C'est une victoire des associations et des parlementaires. Marine Le Pen [Rassemblement national] siège avec des gens qui ont dit que l'avortement était des meurtres de masse... Donc si aujourd'hui, nous réussissons à inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution, c'est parce que nous avons gagné la victoire idéologique", a-t-elle estimé.

- Dimension internationale de la constitutionnalisation, pour le gouvernement

La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, a, quant à elle, mis l'accent sur l'importance internationale de cette décision.

"Le 4 mars 2024 est une journée importante pour les femmes en France, mais aussi dans le monde", a-t-elle déclaré au micro d'Anadolu. Par ailleurs, elle a critiqué l'extrême droite, insistant sur sa tendance à limiter les droits des femmes.

Thevenot a également "l'incohérence" de Marine Le Pen en matière de droits des femmes : "Quand Marine Le Pen dit de ne pas s'inquiéter, il faut s'inquiéter", a estimé la porte-parole du gouvernement.


- Une "opération politicienne", selon Reconquête

Le sénateur Reconquête et apparentés (extrême droite) Stéphane Ravier a, pour sa part, offert une perspective différente, qualifiant la démarche de constitutionnalisation de l'IVG "d'opération politicienne".

Il a argué que le droit à l'IVG n'est pas menacé en France, décrivant cette initiative comme une manœuvre politique de la gauche et du chef d'État français Emmanuel Macron.

"Une fois, le droit à l'IVG en France n'est absolument pas menacé. Il est renforcé chaque année", a-t-il déclaré, déplorant l'attitude de la droite, estimant qu'elle aurait dû s'opposer à ce qu'il considère comme une "mascarade".

- Menace de "l'islamisme" pour le RN

Pour sa part, le député Rassemblement national (RN, extrême droite) Julien Odoul, a apporté une perspective distincte, qui n'a pas manqué de faire rire beaucoup de journalistes présents pour l'interroger. Odoul s'est focalisé sur ce qu'il perçoit comme une menace urgente, qu'il a décrite comme "l'islamisme".

Interrogé sur le lien entre l'avortement et la "menace de l'islamisme", le député d'extrême droite a affirmé que "si les islamistes arrivaient au pouvoir, il n'y aurait plus d'avortement, il n'y aurait plus de liberté pour les femmes".

- Constitutionnalisation de l'IVG

Pour rappel, les parlementaires français, réunis en congrès au Château de Versailles ce lundi 4 mars 2024, ont voté la constitutionnalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) par 780 voix pour et 72 voix contre.

Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés était requise (512 voix) pour approuver cette révision constitutionnelle visant à inscrire le droit à l’avortement à l’article 34 de la Loi fondamentale. Cette majorité a été atteinte sans difficulté et sans surprise, notamment après les votes massifs de l'Assemblée nationale (493 députés contre 30) et du Sénat (267 voix contre 50) en sa faveur.

Quelque 902 parlementaires sur 925 ont pris part au vote ce lundi, alors que 852 suffrages ont été exprimés.

Par voie d'une publication sur les réseaux sociaux, le Président français Emmanuel Macron a salué la constitutionnalisation de l'IVG par le Parlement. "Fierté française, message universel. Célébrons ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public", a-t-il déclaré avant de donner "rendez-vous ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes" pour célébrer cette décision historique.




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