AA / Paris / Ümit Dönmez

La porte-parole de la Diplomatie française a souligné, jeudi, qu'il n'y a "pas de crise diplomatique avec l'Italie".

Interrogée par Anadolu, lors de sa conférence de presse hebdomadaire au Quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre a tenu à rappeler "l'importance" de la visite prévue ce jeudi à Rome de Catherine Colonna, ministre française des Affaires européennes et étrangères.

"C'est une visite importante, un partenaire important, et qui s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux États au titre du traité du Quirinal", a indiqué la porte-parole, faisant référence au traité signé entre Paris et Rome en 2021, incluant 12 chapitres, et traitant notamment de la question migratoire.

Interrogée par Anadolu sur ce thème, notamment sur les mesures concrètes de coopération concernant l'arrivée de personnes exilées en Italie par la Méditerranée centrale, ainsi que sur rôle envisagé pour la Tunisie dans le cadre de cette coopération, la porte-parole a indiqué que "la totalité des aspects de la coopération entre nos deux pays, avec évidemment une discussion sur les aspects migratoires", sera évoquée.

"Mais je ne voudrais pas anticiper sur les conclusions qu'en tirera la ministre et sur lesquelles elle aura l'occasion de s'exprimer dès cet après-midi auprès de la presse italienne", a tenu à préciser Anne-Claire Legendre.

Pour rappel, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani avait annulé sa visite en France, le 4 mai courant, après les propos tenus le même jour par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, jugeant la Première ministre Giorgia Meloni "incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue".

Au micro de France 2, cette semaine, la cheffe de la Diplomatie française avait reconnu qu'il "y a eu un moment de flottement et d’étonnement devant les propos qui ont été tenus" par Gérald Darmanin. "Nous nous sommes expliqués depuis" avec la Diplomatie italienne, avait ajouté l'ancienne ambassadrice à Rome, désormais à la tête du Quai d'Orsay.

À l’occasion du sommet du Conseil de l’Europe à Reykjavík la semaine dernière, le Président français Emmanuel Macron avait admis que l’Union européenne devait faire davantage pour aider l’Italie à gérer les arrivées de migrants, alors que Rome reproche à ses partenaires européens, notamment à la France, de ne pas prendre leur part dans l’accueil des personnes qui arrivent sur son territoire après avoir traversé la Méditerranée centrale.

Selon le ministère italien de l’Intérieur, environ la moitié des 46 000 migrants qui sont arrivés sur le territoire italien depuis le début de l’année, vient de pays francophones africains.