France / Grèves du 18 septembre : forte mobilisation en cours, premiers incidents signalés
- Mobilisation massive ce 18 septembre contre le budget 2026. Jusqu’à 900 000 manifestants attendus, premiers incidents signalés, services publics perturbés, forte présence policière

Istanbul
AA / Istanbul / Wafae El Baghouani
La France connaît ce jeudi une journée de grèves et de manifestations d’une ampleur exceptionnelle contre les mesures budgétaires envisagées dans le cadre du projet de loi de finances 2026.
Selon les autorités, jusqu’à 900 000 manifestants sont attendus à travers le pays. Plus de 250 rassemblements ont été déclarés. Les premières mobilisations ont débuté dans plusieurs grandes villes, dont Marseille, Rennes, Lille et Montpellier.
À Paris, où entre 30 000 et 60 000 personnes sont attendues, le cortège doit s’élancer à 14h depuis la place de la Bastille vers la Nation. La préfecture de police a demandé aux commerçants situés sur le trajet de fermer temporairement leurs boutiques.
Un important dispositif de sécurité est déployé, avec 80 000 policiers et gendarmes, 24 véhicules blindés, 10 canons à eau et un usage renforcé de drones. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a évoqué la présence de 5 000 à 8 000 individus « radicaux » et assuré que « toute tentative de blocage sera neutralisée ».
Des interpellations ont déjà eu lieu en région parisienne, notamment près de dépôts de bus à Aubervilliers et Saint-Denis. Par ailleurs, une tentative de sabotage du réseau d’eau en Martinique a été déjouée, selon les autorités. Environ 150 000 personnes auraient été impactées par une vanne volontairement fermée.
Cette mobilisation est portée par une intersyndicale réunissant les principaux syndicats (CGT, CFDT, FO, FSU, Sud, Unsa, CFTC, CFE-CGC). Elle dénonce un budget jugé « injuste et brutal », notamment en raison du gel des prestations sociales, de la réforme de l’assurance chômage et du doublement des franchises médicales. Le retrait de la suppression de deux jours fériés n’a pas suffi à calmer les tensions.
L’objectif principal de cette grève est de faire reculer le gouvernement sur ces mesures d’austérité, en exigeant un budget plus juste socialement, qui préserve le pouvoir d’achat des Français, protège les prestations sociales, les services publics et améliore les conditions de travail.
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, peine à dégager une majorité parlementaire pour présenter une nouvelle version du budget.
Des collectifs citoyens, comme « Bloquons tout », participent également à la mobilisation par des actions ciblées (blocages, opérations symboliques). Des appels à manifester de nouveau dimanche circulent sur les réseaux sociaux.
Les services publics sont fortement perturbés :
• En Île-de-France, 90 % des conducteurs de métro sont en grève.
• Dans le reste du pays, un TER sur trois et un Intercités sur deux circulent.
• 98 % des pharmacies sont fermées, selon les syndicats.
• Un tiers des enseignants du primaire est également en grève.
Les autorités redoutent une journée comparable, voire supérieure, aux grandes mobilisations contre la réforme des retraites en 2023.
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