France / Grève du 18 septembre : les autorités redoutent une mobilisation doublée par rapport au 10 septembre
– Plus de 400 000 manifestants sont attendus selon les prévisions, contre 200 000 la semaine dernière.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La mobilisation syndicale prévue ce jeudi 18 septembre en France s’annonce plus massive que celle du 10 septembre, selon les estimations des services de renseignement.
Selon la presse française, les autorités font état d’au moins quarante cortèges déjà déclarés et prévoient une affluence dépassant les 400 000 manifestants à l’échelle nationale, contre les 200 000 recensés lors de la précédente journée d’action. À Paris, entre 30 000 et 60 000 personnes pourraient défiler. Dans le Grand Ouest, ce chiffre pourrait atteindre les 100 000.
Les services évoquent une « menace hybride » pour cette nouvelle journée de mobilisation : des actions coups de poing pourraient survenir dès la veille au soir, s'ajoutant aux cortèges syndicaux traditionnels et à une séquence plus politisée, notamment avec la participation attendue de militants de La France insoumise.
Un participant à la réunion de coordination présidée lundi par le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau indique que le dispositif sécuritaire sera reconduit à l’identique du 10 septembre : 80 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, avec en soutien des engins blindés Centaure et des canons à eau.
Les villes de Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier et Bordeaux sont placées sous haute vigilance. Les services redoutent « entre 150 et 300 éléments radicaux du type Black Block » susceptibles d’infiltrer les cortèges, ainsi qu’une « montée en tension des discours » dont certains affichent, selon eux, « une tonalité insurrectionnelle ».
Les transports en commun risquent d’être plus perturbés que la semaine dernière, selon les premières données recueillies. À Paris, les lieux de pouvoir comme l’Élysée, Matignon, l’Assemblée nationale et le Sénat bénéficieront d’un renforcement de leur protection.
Alors que le mouvement « Bloquons tout » continue de mobiliser, cette journée de grève du 18 septembre pourrait marquer un tournant dans un climat social déjà qualifié de « très inflammable », selon la presse française.
Pour rappel, cette mobilisation s’inscrit dans une crise politique née du projet de budget 2026 porté par l'ancien Premier ministre François Bayrou, jugé trop austère par une partie de l’opinion, notamment à cause de mesures comme la suppression de deux jours fériés.
Face à la défiance parlementaire, Bayrou a sollicité un vote de confiance le 8 septembre, sur ce même projet budgétaire, dans l’espoir d’obtenir un soutien malgré l’absence de majorité stable. Le rejet du vote de confiance (364 voix contre, 194 pour) a entraîné la chute de son gouvernement et sa démission. Sébastien Lecornu lui a succédé à Matignon le 9 septembre, chargé de construire un nouveau budget tout en apaisant les tensions sociales et politiques.