AA / Paris / Ümit Dönmez

La Première ministre française, Élisabeth Borne, a annoncé, ce mardi, avoir initié la procédure de réquisition des "personnels indispensables au fonctionnement" alors que plusieurs raffineries françaises sont bloquées par les grévistes depuis trois semaines.

"Le gouvernement appelle à la responsabilité pour dialoguer. Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays. Refuser de discuter, c'est faire des Français, les victimes d'une absence de dialogue", a déclaré Élisabeth Borne, au cours d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale.

"Des accords sont possibles, il y a d'ailleurs eu un accord majoritaire signé hier chez Esso[-ExxonMobil]", a rappelé la Première ministre, ajoutant que ce mardi, une partie des organisations (notamment la CGT et FO) veut poursuivre ce mouvement de grève malgré cet accord, et continuer ce blocage.

"Nous ne pouvons pas l'accepter", a-t-elle souligné.

"La dialogue social, c'est avancer, dès lors qu'une majorité s'est dégagée", a-t-elle estimé, avant de poursuivre en déclarant qu'elle avait "demandé aux préfets d'engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts" de l'entreprise Esso-ExxonMobil.

La Première ministre a rappelé que des négociations sont en cours entre la direction et les salariés grévistes de TotalEnergie, appelant ces derniers à "saisir cette main tendue", à défaut de quoi "le gouvernement agira, là encore, pour débloquer la situation".

Et la cheffe du gouvernement de brandir la menace d'une procédure de réquisition pour le personnel indispensable des raffineries et dépôts de TotalEnergie également.

Il est à rappeler qu'environ un tiers des stations-service de l'Hexagone subissent des ruptures d'approvisionnement en carburant alors que les grèves des employés de plusieurs raffineries françaises se poursuivent depuis près de trois semaines.

Des files d'attente de plusieurs heures ont pu être filmées par l'Agence Anadolu (AA) dans certaines stations-service de l'Hexagone, ainsi que des stations-service fermées, suite à des ruptures totales de stock.