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France : Gabriel Attal dévoile ses propositions pour contrer « l’entrisme islamiste »

- Le secrétaire général de Renaissance a formulé plusieurs propositions dont une nouvelle loi contre le « séparatisme »

Feiza Ben Mohamed  | 26.05.2025 - Mıse À Jour : 26.05.2025
France : Gabriel Attal dévoile ses propositions pour contrer « l’entrisme islamiste »

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AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Le secrétaire général du parti macroniste, Renaissance, Gabriel Attal a défendu, ce lundi au cours d’une convention réunissant les cadres du parti, une « réponse républicaine forte » face à ce qu’il qualifie de « stratégie d’entrisme islamiste », s’inscrivant ainsi dans la lignée du rapport remis ces derniers jours au gouvernement sur une prétendue influence des Frères musulmans en France.

Parmi les annonces les plus marquantes figure l’interdiction du port du voile dans l’espace public pour les mineures de moins de 15 ans.

« Protéger les jeunes filles, c’est refuser qu’on les enferme dans une lecture rigoriste de la religion », a martelé Gabriel Attal, en appelant à « ne pas baisser les yeux » face à ce qu’il considère comme une atteinte à la dignité des enfants.

Il propose à cet effet, la création d’un délit de contrainte au port du voile, visant les parents ou les membres de l’entourage familial imposant ce signe religieux à des mineures en en faisant une infraction assortie de sanctions pénales.

Enfin, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron a appelé à l’élaboration d’une nouvelle loi contre le séparatisme, axée cette fois sur la lutte contre « l’entrisme communautariste ».

Le texte viserait notamment les discours de rejet des lois de la République, y compris sur les réseaux sociaux, et pourrait introduire un nouveau délit de « communautarisme actif ».

Si ces annonces ont été applaudies dans les rangs les plus sécuritaires de la majorité, elles suscitent de vives réserves, y compris au sein de Renaissance. De nombreuses personnalités, à l’image de la ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne, pointent un risque d’inconstitutionnalité et dénoncent une surenchère idéologique à l’approche des élections européennes.

Attal, lui, assume une ligne dure : « La République ne reculera pas. Elle ne pactisera jamais avec ceux qui veulent sa fin ».

Ces propositions sont formulées alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a lui-même dévoilé de nouvelles mesures ce lundi au cours d’un point presse tenu depuis la préfecture des Hauts-de-Seine.

Parmi les mesures annoncées par le locataire de Beauvau, figurent la désignation de Bertrand Chamoulaud, directeur national du renseignement territorial, comme chef de file en matière de renseignement pour coordonner la lutte contre l’islamisme, la nomination de Pascale Léglise, directrice des Libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur, pour jouer un rôle de « parquet administratif », fournissant une expertise en matière d’entrave administrative, notamment pour faciliter la dissolution d’associations, le renforcement des Cellules de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (CLIR) dans les départements les plus touchés, afin de s’attaquer aux « écosystèmes islamistes » identifiés et la proposition d’inscrire dans la Constitution la phrase : « Nul ne peut se prévaloir de sa religion, de ses croyances, de ses origines pour échapper à la règle commune ».

Pour rappel, un conseil de défense s’est tenu mercredi dernier à l’Elysée, autour de cette thématique. Le contenu du rapport a par ailleurs été vigoureusement contesté par de nombreuses figures de l’islam de France et plusieurs associations clairement ciblées.

La plupart des structures visées dans le rapport pointent un « complotisme » et mettent en garde contre « une stigmatisation des musulmans ».

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