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France / Finances publiques : Bruno Le Maire avait alerté Emmanuel Macron sur la dérive de la dette dès 2024

- Une enquête de l’émission « C dans l’air » a révélé une lettre datée de 2024 dans laquelle Bruno Le Maire alertait Emmanuel Macron sur la dérive des finances publiques, restée sans suite de la part du chef de l’État

Serap Doğansoy  | 11.11.2025 - Mıse À Jour : 11.11.2025
France / Finances publiques : Bruno Le Maire avait alerté Emmanuel Macron sur la dérive de la dette dès 2024

Istanbul

AA / Istanbul / Serap Dogansoy


L’émission « C dans l’air », diffusée dimanche soir sur France 5, a révélé l’existence d’une lettre adressée le 6 avril 2024 par Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, à Emmanuel Macron, dans laquelle il alertait le chef de l’État sur la dégradation des finances publiques françaises.

Selon les extraits, Bruno Le Maire y signalait une « chute des recettes fiscales » ayant porté le déficit public à 5,5 % du PIB en 2023, contre 4,9 % prévus. L’ancien ministre y estimait que certaines mesures d’économies devaient être présentées sans délai, sous peine d’être accusé de dissimuler des coupes budgétaires jusqu’aux élections européennes de 2024. Il évoquait également des recettes fiscales « inférieures de 42 milliards d’euros » par rapport aux prévisions pour 2024 et reconnaissait : « Nous nous sommes plantés sur les recettes. »

Invité de l’émission, Bruno Le Maire, aujourd’hui maître de conférences en Suisse, a déclaré avoir des « comptes à rendre » aux Français et qualifié la dette publique de « notre échec ». Il a assuré n’avoir « jamais menti », rappelant avoir publiquement défendu la nécessité de rétablir les comptes publics.

D’après l’enquête, Emmanuel Macron n’aurait pas donné suite à la proposition d’une loi de finances rectificative formulée par son ministre et aurait au contraire opposé un refus, sans provoquer la démission de Bruno Le Maire.

L’actuel ministre de l’Économie, Roland Lescure, interrogé ce lundi, a affirmé n’avoir pas eu connaissance de cette lettre avant sa révélation, ajoutant : « Je me sens aussi responsable que lui et que tous les autres de la situation dans laquelle on est. »

Le président insoumis (La France Insoumise) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, a de son côté dénoncé « une omission d’État », estimant que « le budget présenté était insincère ». Marine Le Pen, présidente du Rassemblement Nationale à l’Assemblée nationale, de son côté réagi sur le réseau sociale américain X, évoquant « un maquillage des comptes publics » ayant conduit selon elle à « une purge fiscale et sociale ».



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