France / Finances : Bercy veut réduire les dépenses publiques en rognant sur les soins
- Bruno Le Maire estime que « la gratuité ou la quasi-gratuité peuvent conduire à déresponsabiliser le patient et expliquent que l’achat de médicaments soit encore si élevé en France »

France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Le gouvernement français souhaite réduire les dépenses publiques en s’attaquant à plusieurs axes dont le remboursement des soins et le paiement des indemnités journalières d’arrêts maladie, a fait savoir, lundi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire au cours d’une prise de parole à l’ouverture des assises de la finance publique.
Se fixant comme objectif de « désendetter la France », le ministre souhaite œuvrer « à la responsabilisation des acteurs en matière de dépense de soins », en rappelant que « la dépense sociale représente 50 % de la dépense publique totale ».
« Il est donc vain de vouloir freiner la dépense publique sans nous interroger sur la pertinence et la justice de nos politiques sociales », a-t-il plaidé, à cet effet, en assurant que les arrêts maladie ont augmenté « de plus de 30 % » entre 2012 et 2022 pour atteindre 16 milliards d’euros l’an dernier.
Bercy souhaite ainsi impliquer tous les acteurs concernés pour identifier les « instruments les plus efficaces pour lutter contre ces dérives » et considère que « l’absentéisme n’est pas une fatalité ».
S’agissant des remboursements de frais médicaux, Bruno Le Maire estime que « la gratuité ou la quasi-gratuité peuvent conduire à déresponsabiliser le patient et expliquent que l’achat de médicaments soit encore si élevé en France ».
Pour remédier à ce qu’il qualifie, là encore, de « dérive », le ministre de l’Economie veut « définir des règles plus efficaces et une meilleure répartition des charges ».
Pour réduire la dette française, un deuxième axe est identifié et consiste à s’attaquer aux politiques publiques en mettant fin au dispositif Pinel qui permet aux propriétaires de bénéficier d’une réduction d’impôt dans le cadre de l’achat d’un bien immobilier mis en location.
Sur ce volet des politiques publiques, Bercy souhaite diminuer « le coût des aides à l’emploi » en réduisant « le prix des formations payées par l’État pour les apprentis, pour compenser certains abus sur les marges, et introduire un ticket modérateur sur le compte personnel de formation, pour responsabiliser les utilisateurs ».
Enfin, le troisième axe identifié par les services du ministère de l’Economie consiste à œuvrer en faveur d’une « économie verte ».
« Nous devons réduire les dépenses fiscales sur les carburants. Cela concerne les tarifs réduits d’accises sur les transports routiers, sur le gazole non routier non- agricole et sur le gazole non routier agricole. C’est nécessaire pour mettre nos actions en cohérence avec nos engagements climatiques », a-t-il fait savoir.
Ces mesures qui sont déjà très critiquées, visent à « atteindre les 4,9 % de déficit prévus dans le programme de stabilité » pour l’année 2023 avant de « revenir à 4,4 % de déficit » en 2024.
Selon les calculs de Bercy, la mise en œuvre de sa politique devrait permettre l’économie de plus de 10 milliards d’euros.
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