AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Les personnes handicapées françaises "s'exilent" en Belgique faute de structures adaptées et de place dans les établissements spécialisés en France, a révélé mardi, un rapport de l'Unapei, association française de défense des intérêts des personnes handicapées. 

Plus de 6 500 handicapés français, dont 1 500 enfants et 5 000 adultes, qui devraient bénéficier d'un accompagnement des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), ont été invités à partir en Belgique, selon le "Livre noir du handicap en France", qui sera livré mardi aux députés français. 

"C’est un gâchis humain est économique. Aujourd’hui, plus on est handicapé plus on est exilé", s'indigne l'Unapei dans son appel "Stop à l'exil forcé". Le départ en Belgique n'est pas un "choix" mais un "exil forcé", en raison du "manque de réponses adaptées sur le territoire national", renchérit l'association française.

L'Unapei qui appelle à interdire aux autorités compétentes d'orienter les handicapés à l'étranger préconise à l'Etat français de financer des nouvelles solutions d'accueil et d'accompagnement.

Outre les 6 500 exilés en Belgique, plus de 47 000 handicapés en France se trouvent sans solution d'accompagnement, dont12 658 enfants, révèle encore l'Unapei dans son étude. Ces handicapés sont souvent en attente des soins à domicile, d'une place d’hébergement médicalisé ou encore d’une place de foyer. 

"Peut-on encore admettre que plus de 47 000 personnes, du fait de leur handicap, soient exclues de notre société ?", s'interroge ainsi l'association de de défense des intérêts des personnes handicapées. 

Pour régler la question de financement, l'Unapei propose d'instaurer une taxe sur les dispositifs électroniques de vapotage. Cette taxe, qui serait à l'hauteur de 90 millions d'euros par an selon les estimations de l'association, serait réparti pour 70 % sur les crédits d’Assurance maladie et 30 % affectés aux Conseils départementaux, précise-t-elle. 

L'Assemblée nationale est tenue de débattre de la question mardi dans l'après-midi.