Monde

France : face à la haine, des élus locaux d’origines étrangères lancent une pétition

- La pétition en ligne appelle les élus de la République à soutenir tous les élus quelles que soient leurs caractéristiques physiques, origines ethniques ou croyances religieuses, vraies ou supposées.

Ekip  | 27.09.2022 - Mıse À Jour : 27.09.2022
France : face à la haine, des élus locaux d’origines étrangères lancent une pétition

France

AA / Paris / Fatih Karakaya

Des élus de la commune de Stains (région parisienne) s’indignent de la « haine » qu’ils subissent et appellent à faire « cesser l’impunité et l’indignation sélective » en lançant une pétition en ligne*.

Depuis plusieurs mois, des élus de la ville de Stains subissent des attaques racistes à cause de leurs origines ethniques et certains milieux de l’extrême droite évoquent « la théorie du grand remplacement » pour mettre en cause leurs « identités françaises ».

Ainsi, dans cette tribune mise en ligne sur la plateforme « Change.org » « les élus de la République, stanois et français, condamnent avec la plus grande fermeté les propos tenus par Monsieur Garen Shnorhokian, « consultant », sur le plateau télé de Jean-Marc Morandini le 23 septembre dernier ».

En effet, lors de cette émission, Garen Shnorhokian a qualifié la ville de Stains de « grand-remplacée ».

« J’ai la photo du conseil municipal, il n’y a pas un seul français de souche, le grand remplacement ! (…) Un Français de souche, c’est quelqu’un dont le nom de famille est plus souvent sur les monuments aux morts que dans les fichiers de la CAF (Confédération africaine de football, NDLR) », avait notamment déclaré le consultant.

Face à ces attaques, les élus qualifient les propos de « violents et haineux » et explique « qu’ils caractérisent aussi et surtout l’infraction pénale d’incitation à la haine raciale, prévue par l’article 24 de la loi du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse ».

- Racisme décomplexé

Pour les élus, « ce racisme décomplexé devenu monnaie courante sur le plateau de nombreux médias, et qui alimente la bête immonde, n’a que trop duré et doit cesser ! »

En rappelant que la liste du maire actuel, Azzedine Taibi a été élue « à plus de 57% dès le 1er tour en mars 2020 », les élus insistent sur leurs engagements de terrain (…) qui œuvrent au quotidien pour la justice sociale, l’égalité et le mieux vivre de nos concitoyens, et pour leur dignité trop souvent bafouée ».

« Quand les médias se plaisent à stigmatiser, quand l’extrême droite s’attèle à diviser, quand elle piétine la République, nous œuvrons pour rassembler, pour fédérer, autour de notre socle commun : liberté, égalité, fraternité », déclarent encore les élus.

Regrettant d’être décrits de « français de seconde zone », les élus qualifient Monsieur Garen Shnorhokian, de « consultant en haine raciale » qui « injurie l’ensemble des élus de la ville de Stains, mais également ses 38 443 habitants, ces femmes et ces hommes qui font la France ! »

- Des poursuites engagées

En plus de la pétition, les élus expliquent aussi avoir engagé « des poursuites pénales à l’encontre de Monsieur Garen Shnorhokian ».

Pourtant, ce n’est pas la première fois que la ville subit ces attaques racistes. En effet, comme le rappelle le texte de la pétition, l’avocat de la ville, Maître Arié Halimi, a aussi porté plainte contre Gilles-William Goldnadel qui présentait Stains comme « le berceau de la médiocrité racialiste ».

Néanmoins, les élus regrettent que « ces poursuites soient laissées sans réponse à ce jour ».

Condamnant également l’attitude de CNEWS, les élus appellent les chaines françaises « à ne plus donner de voix à Monsieur Garen Shnorhokian ainsi qu’à tous les détracteurs de la France ».

Évoquant aussi les menaces de mort à leur encontre, ils dénoncent « avec force le silence assourdissant des autorités judiciaires et de l’actuel Garde des Sceaux, qui toutefois est à l’initiative d’une circulaire datant de 2020, demandant aux procureurs de la République de prendre en compte la qualité des victimes d’infractions pénales ‘selon qu’elles sont dépositaires de l’autorité publique, chargées d’une mission de service publique ou investies d’un mandat électif’ ».

De même, les élus appellent à plus de solidarité de la part des autres élus de la République « peu importe nos caractéristiques physiques, nos origines ethniques ou croyances religieuses, vraies ou supposées ».

* https://www.change.org/p/nous-%C3%A9lu-e-s-de-la-r%C3%A9publique?utm_content=cl_sharecopy_34537899_fr-FR%3A5&recruiter=1041912515&recruited_by_id=dc016050-4ac2-11ea-86bc-dbaf8cb3d1ac&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=psf_combo_share_initial&utm_term=share_for_starters_page

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın