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France: environ 34 % de l’eau distribuée dans le pays serait contaminée par le métabolite du chlorothalonil (Anses)

- L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, a confirmé dans un rapport la présence quasi généralisée du métabolite du chlorothalonil, dans les eaux de surface et souterraines de métropole

Majdi Ismail  | 06.04.2023 - Mıse À Jour : 06.04.2023
France: environ 34 % de l’eau distribuée dans le pays serait contaminée par le métabolite du chlorothalonil (Anses)

France

AA / Tunis / Majdi Ismail

Près d’un tiers de l’eau distribuée en France serait non conforme à la réglementation, a révélé l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dans un rapport rendu public ce jeudi.

Selon l’Anses, une large part des Français reçoit ainsi au robinet une eau contaminée par le métabolite du chlorothalonil, un pesticide interdit en Europe depuis 2019, indique le quotidien Le Monde.

Le chlorothalonil est un fongicide commercialisé par Syngenta. Il est utilisé en France depuis les années 1970 et a été interdit en Europe depuis 2019. L’Anses a confirmé la présence quasi généralisée de ce métabolite dans les eaux de surface et souterraines de métropole, ajoute la même source.

Des résidus de dégradation de ce pesticide ont été enregistrés dans un prélèvement sur deux, et « il conduit à des dépassements de la limite de qualité dans plus d'un prélèvement sur trois », révèle l’Anses.

La présence de métabolite de ce pesticide n'était pas recherchée jusqu'à maintenant puisque les laboratoires agrées n'étaient pas capables de le mesurer, souligne Le Monde. « Ce métabolite avait été inclus dans cette campagne suite à la publication en 2019 de données suisses indiquant qu'il était très fréquemment retrouvé dans les eaux de consommation en Suisse », explique l’Anses par voie de communiqué.

Ainsi, du fait de cette seule molécule (le R471811, ndlr) l’eau potable demeure non conforme aux critères réglementaires de qualité, c’est-à-dire que la concentration de cette molécule dépasse la limite prévue par la réglementation de 0,1 microgramme par litre.

Le R471811 a été classé « pertinent » (potentiellement problématique), par l’Anses en janvier 2022. Il doit ainsi demeurer sous ce seuil au même titre que sa molécule-mère, considérée comme cancérogène probable par les autorités sanitaires européennes et associée à l’apparition de tumeurs rénales sur les animaux de laboratoire.

L’agence a indiqué dans son rapport que « certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l'environnement plusieurs années après l'interdiction de la substance active dont ils sont issus ».

D'après l’Anses, les grandes zones densément peuplées sont touchées. Le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) - qui dessert 4 millions d'usagers - a confirmé au quotidien Le Monde que plus de 3 millions d'entre eux reçoivent une eau dont les teneurs en métabolite du chlorothalonil sont quatre à cinq fois supérieures au seuil réglementaire.

La mise à niveau des usines de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) -nécessaire pour traiter la présence de métabolite du chlorothalonil dans l’eau- représente un coût de 870 millions d'euros pour revenir dans la zone de conformité, selon le Sedif.

Le rapport de l'Anses révèle également la présence d'autres polluants dans les eaux françaises, à des concentrations moins importantes. Ainsi, le métolachlore ESA est présent dans la moitié des échantillons mais dépasse le taux maximum autorisé dans seulement 2 % des eaux évaluées. Des résidus d'explosifs ont aussi été retrouvés dans moins de 10 % des échantillons d'eaux traitées.​​​​​​​


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