France : Emmanuel Macron propose d’élargir le champ du référendum pour l’appliquer à l'immigration
- Dans une lettre de six pages à l’adresse des leaders de formations politiques toutes orientations confondues

France
AA / Tunis / Majdi Ismail
Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, va proposer prochainement aux leaders des partis politiques d’élargir le champ du référendum, qui s'appliquerait à l’immigration, rapporte jeudi la presse française.
Dans une lettre de six pages à l’adresse des leaders de formations politiques toutes orientations confondues, Macron a résumé les échanges qu'il a eus avec eux lors d'une rencontre le 30 août dernier, visant à dépasser les dissensus et blocages faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, indique « Mediapart ».
Une des questions abordées a été le recours au référendum. Le locataire de l’Élysée proposera « dans les semaines qui viennent » d’élargir le champ de cet instrument, qui, après une révision constitutionnelle, pourrait être utilisé sur la question sensible de l’immigration. Une mesure portée déjà par Les Républicains et le Rassemblement national.
Dans sa correspondance, Macron affirme que la question de l’immigration fait l'objet de désaccords connus, mais ne pourrait être éludée.
« Le projet de loi immigration sera traité au Parlement dès cet automne », souligne Macron. Dès lors, l'immigration pourrait éventuellement faire l'objet d'un référendum, en cas de consensus sur une révision constitutionnelle pour en modifier le champ.
L'intégration des étrangers devra aussi être traitée à travers deux points essentiels : celui du logement ainsi que de « la politique de répartition des primo-arrivants sur notre territoire sur lesquels un chantier sera lancé très rapidement », explique le président.
Emmanuel Macron invite pour l’heure les chefs de partis à envoyer leurs « propositions de modification ou d’ajout d’ici dimanche soir », rapporte « Le Figaro ». Il a souligné qu’« a priori » toutes les formes de réponses pourront être entendues, à savoir un référendum, un vote parlementaire, des mesures réglementaires ou décision ad hoc.
Le président français avait réuni les chefs de partis et les présidents d’Assemblées lors des rencontres de Saint-Denis pour un premier échange de 12 heures, dans ce qu’il avait nommé une « initiative politique d’ampleur ».
L’objectif étant de dépasser les clivages afin de proposer des textes législatifs ou d’ouvrir la voie à des référendums de manière à éviter les blocages à l’Assemblée nationale faute de majorité absolue.
Le gouvernement peine depuis des mois à faire adopter le projet de loi sur l’immigration. La droite et l’extrême droite ne veulent pas entendre d’une régularisation de sans-papiers travaillant dans des secteurs en tension, tandis que la gauche estime que cette mesure est incontournable.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire « Le Point », Macron a souligné vouloir « réduire significativement l’immigration ». La France compte quelque 10% d'immigrés (35% d'entre eux ayant acquis la nationalité française) selon les chiffres officiels, et avait adopté plus de vingt lois sur la question depuis 40 ans.
Dans cette même lettre aux partis, le président français a confirmé, entre autres, la tenue d'une « conférence sociale » consacrée aux bas salaires en octobre, et indiqué que la feuille de route sur la planification écologique sera soumise aux partis politiques dans la deuxième partie de septembre.
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