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France/Discours de politique générale de Gabriel Attal: la gauche vent debout contre une orientation jugée trop à droite

Feiza Ben Mohamed  | 30.01.2024 - Mıse À Jour : 30.01.2024
France/Discours de politique générale de Gabriel Attal: la gauche vent debout contre une orientation jugée trop à droite

France

A/Paris/Feïza Ben Mohamed

Le discours de politique générale du Premier Ministre Gabriel Attal était très attendu ce mardi au Palais Bourbon et a permis au chef du gouvernement de livrer sa feuille de route pour les mois à venir.

S’il a été largement applaudi par la majorité, les oppositions ont clairement fait état de leur frustration et d’un certain mécontentement, à l’annonce des thématiques qui seront priorisées par l’Exécutif.

Parmi les contestataires, le député socialiste Arthur Delaporte, a déploré, au micro d’Anadolu, « un discours d'un autre temps ».

« On attendait un discours réactionnaire et creux et on a finalement un discours réactionnaire et dangereux » grince l’élu pour qui ce « discours vise finalement à précariser toujours plus celles et ceux qui n'ont rien, les allocataires du RSA, les chômeurs et les plus âgés, qui sont par exemple allocataires de l'allocation spécifique de solidarité qui va être supprimée ».

Comme nombre d’autres députés, Arthur Delaporte a par ailleurs fait état de son incompréhension quant à l’annonce, par Gabriel Attal, de sa volonté de recruter des médecins à l’étranger pour faire résorber le phénomène de déserts médicaux qui rend l’accès aux soins difficile.

Il déplore le fait que pour répondre « au problème des déserts médicaux » le gouvernement organise « le pillage des médecins à l'étranger ».

Et de poursuivre: « Evidemment qu’on souhaite régulariser et des droits pour celles et ceux qui sont aujourd’hui les soutiens de notre système de santé mais il ne faut pas organiser un pillage généralisé, c’est contraire finalement à nos engagements moraux qui visent aussi à permettre le co-développement ».

A ses côtés, la députée socialiste Christine Pirès-Beaune a quant à elle évoqué la question du « pouvoir d’achat », dont elle estime qu’elle ne figurait pas dans la prise de parole de Gabriel Attal.

« Je n'ai rien entendu, notamment sur le pouvoir d'achat, par exemple des retraités. Il n'y a pas eu un mot pour les retraités qui aujourd’hui ne peuvent pas se chauffer, ne peuvent pas simplement manger, et pas un mot sur les étudiants qui font la queue pour pouvoir se nourrir. Cette question du pouvoir d'achat, il ne l'aborde que sous l’angle du travail, alors certes il y a des actifs en France mais il y a 17 millions de retraités, il y a 15 millions de jeunes qui peinent à se nourrir. Et là, pas un mot » a-t-elle pointé auprès d’Anadolu à la fin du discours du Premier Ministre.

D’un point de vue plus global, la députée écologiste Sandrine Rousseau a, comme ses collègues socialistes, estimé que ce qui est proposé par Gabriel Attal se situe « entre Thatcher et Fillon ».

Elle juge « dramatique » d’avoir « des discours qui sont encore dans le même logiciel, c’est à dire, croissance, travail, extractivisme, nucléaire » et assure avoir l’impression que « depuis les années 60 en France, on n’a jamais eu une idée politique ».

Si l’ensemble des groupes d’opposition considère le discours de Gabriel Attal comme insuffisant pour des raisons différentes, une motion de censure a été déposée par la gauche et signée par Mathilde Panot, Boris Vallaud, Cyrielle Chatelain, André Chassaigne et 146 députés.

Le vote de cette motion sera fixé par la présidente de l’Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet dans les prochains jours.

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