France: Des pirates somaliens jugés pour avoir attaqué un couple français
Les pirates somaliens détenus depuis 2012 pour avoir attaqué un couple de plaisanciers français au large de Yémen seront jugés en France à partir du 29 mars.

Paris
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
Les pirates somaliens qui avaient attaqué un couple de plaisanciers français au large de Yémen en 2011 seront jugés à partir de mardi 29 mars devant la cour d'assises de Paris en France.
Détenus en France depuis 2012, sept pirates seront jugés pour avoir attaqué le "Tribal Kat", le catamaran de 16 mètres du couple français Christian et Evelyne Colombo, le 8 septembre 2011 après qu'ils ont quitté le port d'Adan au Yémen pour se diriger vers Oman. Leur crime, détournement d'aéronef, est puni de la réclusion à perpétuité, dès lors qu'il "est accompagné de tortures ou d'actes de barbarie", selon le code pénal français.
L'affaire avait commencé le 8 septembre 2011 lorsque le catamaran avait lancé un appel de détresse, après que les pirates montent à son bord. L'assaut mené par la suite par la marine espagnole avait entraîné la mort de deux pirates alors que les autres étaient arrêtés et sont détenus depuis en France. Christian Colombo a été tué par les pirates lors de l'assaut et son corps, jeté à la mer, n'a jamais été retrouvé, rapporte son épouse Evelyne.
Martin Pradel, avocat français, défendra l'un de ces pirates devant la cour d'assises de Paris. "Au début de la prise d’otages, la victime va faire un geste qui va être mal compris, certainement, par l’un des pirates qui va lui tirer dessus et le tuer. Son épouse qui est sur le bateau ne va pas voir exactement la scène mais va évidemment comprendre ce qui s’est passé. Et la prise d’otages va durer ensuite plusieurs jours. Pendant plusieurs jours, elle va être dans huis clos total", explique l'avocat, dans une déclaration relayée par Rfi.
"La difficulté qui va être celle de la Cour d’assises, c’est que l’évidence de la souffrance de la victime s’oppose à la complexité de la situation de ces pirates", poursuit l'avocat, qualifiant cette situation de "très difficile".
"La situation de ces jeunes Somaliens est très difficile. Ils sont détenus ici en France depuis quatre ans dans des conditions qui sont pour eux, très, très compliquées. (...) Il va falloir se débarrasser peut-être de certaines émotions pour essayer de comprendre les raisons qui ont conduit à ce drame", souligne-t-il.